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Le Secrétaire général de l'ONU dénonce l'attaque aérienne contre l'aéroport de Maitigua en Libye

Tripoli, Libye (PANA) - Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, "a condamné fermement l'escalade militaire et les combats en cours à Tripoli et dans ses environs, notamment l'attaque aérienne menée lundi par un avion de l'Armée nationale libyenne (LNA) contre l'aéroport de Maitigua".

Une frappe aérienne a été menée lundi par un avion de combat de l'Armée nationale libyenne dirigée par le maréchal Khalifa Haftar contre l'aéroport de Maitigua, le seul aéroport civil opérationnel dans la capitale libyenne, entraînant la suspension de la navigation aérienne.

Dans une déclaration, lundi soir à la presse, son porte-parole, Stéphane Dujarric, a affirmé que le Secrétaire général demandait "instamment que toutes les opérations militaires soient immédiatement interrompues, afin de désamorcer la situation et prévenir un conflit de grande ampleur".

Selon lui, M. Guterres  a souligné qu'il n'existait aucune solution militaire au conflit libyen et appelé "toutes les parties à engager un dialogue immédiat, en vue de parvenir à une solution politique. Le Représentant spécial du Secrétaire général en Libye est prêt à faciliter ce dialogue".

L'Envoyé de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, a affirmé le maintien de la date de la tenue de la Conférence nationale inclusive du 14 au 16 avril courant à Ghadamès, en Libye, destinée à amener les Libyens à un consensus sur l'organisation d'élections générales pour mettre fin à la transition, en dépit de l'escalade militaire en cours.

"Le Secrétaire général rappelle, en outre, à toutes les parties leurs obligations, en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'Homme, d'assurer la sécurité de tous les civils. Tous les Libyens méritent la paix, la sécurité, la prospérité et le respect des droits de l'Homme", a rapporté le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric.

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU et chef de la MANUL,  Ghassan Salamé, a condamné l’attaque aérienne perpétrée lundi par un avion de l'Armée nationale libyenne basée à l'est contre l’aéroport de Maitigua, estimant que: "cette attaque constitue une violation grave du droit international humanitaire qui interdit les attaques contre des infrastructures civiles".

Depuis l'annonce par l'Armée nationale libyenne dirigée par le maréchal Khalifa Haftar de l'attaque, jeudi, contre la capitale et la région occidentale, plus de 46 morts et plus de 50 blessés ont été recensés lors des affrontements avec les forces loyales au gouvernement d'union nationale dans le Sud de la ville.

Ces affrontements ont fait 2.800 déplacés, selon la Coordinatrice humanitaire de l'ONU en Libye, Maria Ribeiro, qui a déploré, lundi, que les civils n'aient pas accès aux soins de secours dans les zones de combats près de Tripoli.

Les combats se sont poursuivis toute la journée de lundi dans la périphérie Sud de Tripoli où plusieurs fronts opposent les deux camps.

Au niveau diplomatique, les ministres des Affaires étrangères des pays européens ont condamné lundi l'escalade militaire, réitérant l'appel à la retenue de toutes les parties, afin de reprendre le dialogue pour arriver à une solution politique sous l'égide des Nations unies.

Plus tôt lundi, les Etats-Unis ont demandé l'arrêt immédiat des combats autour de Tripoli, appelant par le biais du Secrétaire d'Etat, Mike Pampeo, les forces de l'Armée nationale libyenne à cesser les actions militaires et à retourner aux positions d'où elles sont venues.

Les efforts diplomatiques se poursuivent à tous les niveaux aux Nations unies, en Russie, en France et en Italie, pour désamorcer la tension grandissante autour de la capitale libyenne et éviter que la Libye ne bascule dans une guerre civile aux conséquences désastreuses, aussi bien pour le pays que pour la région et le monde.
-0- PANA BY/JSG/IBA 09avr2019