Le Groupe de contact de l'UA sur la Libye demande aux acteurs libyens à observer un cessez-le-feu
Tripoli, Libye (PANA) - Le Groupe de Contact de l'Union africaine (UA) sur la Libye a réitéré son appel "aux acteurs libyens à placer l’intérêt de leur pays au-dessus de toutes autres considérations et à observer un cessez-le-feu immédiat et sans condition afin de permettre la relance du dialogue fédérateur libyo-libyen, loin de toute ingérence étrangère, et la promotion de la réconciliation nationale en vue d’un accord politique inter-libyens durable".
Dans un communiqué publié, mercredi, sur le site de la Commission de l'Union africaine à l'issue de leur réunion virtuelle, les membres du Groupe de Contact ont souligné "la nécessité du respect de la libre volonté du peuple libyen et ont exhorté les chefs des tribus et les chefs religieux à s’investir davantage et user de toute leur sagesse et influence pour contribuer à promouvoir le dialogue et la réconciliation entre les Libyens et apaiser le cycle de la violence et de destruction de leur pays".
Tenue à l’invitation du président de la République du Congo et président du Comité de Haut niveau pour la Libye et du Groupe de Contact de l’Union africaine et avec la participation des membres du Groupe de Contact du Comité de Haut niveau, à savoir, Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du sud et président en exercice de l'UA, Abdel Fattah Al-Sissi, président de l'Égypte, Abdelaziz Djerrad, Premier ministre de l'Algérie, Mahamet Zene Cherif, ministre des Affaires étrangères du Tchad, la réunion a procédé à l’examen de la situation en Libye, selon le communiqué.
Le Groupe de Contact a exprimé "une nouvelle fois sa profonde préoccupation face à l'impasse politique en Libye, à la grave détérioration de la situation sécuritaire dans le pays et la poursuite des combats entre les belligérants au détriment des aspirations légitimes du peuple libyen" réitérant "son entière solidarité avec le peuple libyen et réaffirmé son attachement à l’unité, l’intégrité territoriale de la Libye et la préservation de ses ressources naturelles au profit des seuls Libyens".
Le Groupe de Contact a déploré, lors de sa réunion à laquelle ont pris part, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine, Smaïl Chergui, ainsi que la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies auprès de l’Union africaine, Hanna Tetteh, la détérioration de la situation humanitaire en Libye, aggravée à l’extrême par la pandémie du Coronavirus (COVID-19).
Ils ont "condamné vigoureusement les nombreuses violations du droit international humanitaire susceptibles de constituer des crimes de guerre, tels que les attaques portées contre des hôpitaux et des installations vitales, la persistance des bombardements aveugles de zones civiles et les entraves à l’accès humanitaire", demandant à toutes les parties au conflit de s’acquitter des obligations imposées par le droit international humanitaire et de prendre les mesures requises pour prévenir et faire cesser immédiatement tous ces actes. Ils ont également renouvelé la nécessité de préserver la Banque Centrale et la Compagnie nationale de pétrole de toute politisation et leur gestion au bénéfice de tous les Libyens".
Le Groupe de Contact a réitéré son soutien aux conclusions de la Conférence de Berlin, déplorant que "les engagements pris lors de cette Conférence ne soient ni respectés, ni mis en œuvre avec notamment la poursuite des combats, les flux de nouvelles armes et le recrutement massif et continu des mercenaires, en sont une démonstration éloquente".
Dans son document, le Groupe de Contact a réitéré "sa ferme condamnation de la poursuite des interférences étrangères", appelant le Conseil de Sécurité des Nations Unies à prendre ses responsabilités pour le strict respect de l’embargo sur les armes, la cessation des interférences extérieures et l’imposition d’un cessez-le-feu immédiat aux belligérants. Le Groupe a également appelé les pays qui s’ingèrent dans les affaires internes de la Libye à arrêter ces ingérences".
Ils ont réaffirmé "la nécessité de lutter contre le terrorisme en Libye, dans toutes ses formes et manifestations, conformément à la Charte des Nations Unies, le droit international et en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies et de la Convention de l'UA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme (1999), le Protocole de 2004 et le Plan d'action de 2002", appelant "toutes les parties à se dissocier des groupes terroristes inscrits sur la liste des Nations Unies et à s'abstenir d’apporter tout soutien, financement ou à les transporter vers la Libye afin de prendre part au conflit en cours".
Le Groupe de Contact a fait part également "de sa profonde inquiétude quant aux conséquences désastreuses de la poursuite des combats en Libye sur l’ensemble des pays voisins et le continent africain, saluant les actions des pays voisins de la Libye, en vue de faire face aux risques qui menacent la sécurité et la stabilité de la Libye et de tous les pays de la région, ainsi que ceux du Sahel et les encourage à poursuivre leurs efforts visant à amener les acteurs libyens à mettre un terme à l’utilisation de la force et privilégier le dialogue pour un règlement rapide et durable de ce conflit pour le bénéfice de la Libye et de la région dans son ensemble".
Le Groupe a exhorté, aussi les pays voisins à poursuivre leur coordination et coopération, notamment dans le cadre du mécanisme de consultation qui réunit leurs ministres des Affaires étrangères.
Les réunis ont fait part de leur volonté de poursuivre leurs efforts pour engager les parties libyennes au dialogue, en étroite collaboration avec les Nations Unies et le reste de la communauté internationale, pour l’avènement d’une solution politique libyenne à cette crise, se félicitant, à cet égard, de la participation de la Commission de l’Union africaine aux divers groupes issus de la Conférence de Berlin.
-0- PANA BY/IS 20mai2020
