Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies tiendra une session extraordinaire sur El Fasher, au Soudan, le 14 novembre
Genève, Suisse (PANA) - Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies tiendra une session extraordinaire sur la situation des droits de l'homme à El Fasher et dans ses environs, dans le contexte du conflit en cours au Soudan, le vendredi 14 novembre.
Cette session extraordinaire est convoquée à la suite d'une demande officielle présentée le 5 novembre par le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, conjointement avec l'Allemagne, l'Irlande, les Pays-Bas et la Norvège, qui a été soutenue jusqu'à présent par 24 États membres du Conseil, selon un communiqué de presse publié jeudi par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies.
Pour qu'une session extraordinaire soit convoquée, le soutien d'un tiers des 47 membres du Conseil, soit 16 ou plus, est nécessaire.
Selon le communiqué de presse, cette demande est à ce jour soutenue par 24 Etats membres du Conseil. Elle est également soutenue par 31 Etats observateurs au Conseil.
La liste des signataires reste ouverte jusqu'à la tenue de la session extraordinaire et la liste des États est provisoire, précise le communiqué de presse.
Il a ajouté qu'en lien avec cette session extraordinaire, le Conseil tiendra une consultation informative ouverte avant la session extraordinaire sur son déroulement et son organisation.
Le Conseil a déjà tenu deux sessions extraordinaires sur le Soudan, le 5 novembre 2021 et le 11 mai 2023.
La guerre civile au Soudan oppose les Forces armées soudanaises (FAS) aux Forces de soutien rapide (F), autrefois alliées, qui se sont retournées les unes contre les autres en avril 2023. Les combats ont déplacé plus de dix millions de personnes, détruit une grande partie de Khartoum et déclenché l'une des pires crises humanitaires au monde.
La Mission d'enquête internationale indépendante des Nations unies pour le Soudan a déclaré en mars que les deux parties étaient responsables " d'un recours généralisé à la détention arbitraire, à la torture et aux mauvais traitements des détenus ".
Elle a ajouté que les FSR et l'armée avaient recouru " au viol et à d'autres formes de violence sexuelle, à des arrestations et détentions arbitraires, ainsi qu'à la torture et aux mauvais traitements ".
Après la prise d'El-Fasher, capitale de l'État du Darfour-Nord, par les FSR après plus de 500 jours de siège, le groupe paramilitaire est accusé d'avoir commis des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et un génocide.
Le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide a fait part de ses inquiétudes concernant les nombreuses allégations de crimes de guerre commis à El Fasher le mois dernier, et prévoit de rencontrer son homologue de l'Union africaine afin de discuter d'une réponse coordonnée.
" Nous constatons des violations massives du droit international des droits de l'homme, des attaques directes contre des civils, le non-respect du droit international humanitaire, qui régit la conduite des hostilités, et que les attaques visent principalement des civils ", a déclaré Chaloka Beyani, qui a récemment pris ses fonctions de conseiller spécial du secrétaire général pour la prévention du génocide.
La Cour pénale internationale (CPI) a également exprimé sa " profonde inquiétude et sa plus vive préoccupation " face à l'évolution de la situation à El Fasher et au Darfour.
La CPI s'est déclarée alarmée par les informations faisant état de massacres, de viols et d'autres crimes qui auraient été commis au cours des attaques menées par les FSR.
Elle a précisé que ces atrocités s'inscrivent dans un contexte plus large de violence qui touche l'ensemble de la région du Darfour depuis avril 2023. Si elles sont avérées, ces actes pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité au sens du Statut de Rome.
-0- PANA MA/NFB/JSG/SOC 07nov2025




