Agence Panafricaine d'information

Le Conseil de sécurité demande une enquête approfondie sur le viol présumé de masse dans le Nord du Darfour

New York, Etats-unis (PANA) - Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé sa préoccupation suite aux allégations de viols de masse de 200 femmes et filles à Tabit en fin octobre, au nord du Darfour et a appelé le gouvernement du Soudan à mener une enquête approfondie.

Dans un communiqué publié mercredi soir, le Conseil a également appelé le gouvernement soudanais à remplir son obligation de permettre, conformément à son accord avec l'ONU et l'Union africaine (UA) sur le statut de l'Opération hybride Union africaine-Nations unies au Darfour (Minuad) et aux résolutions pertinentes du Conseil, une "liberté totale de mouvement sans délai au Darfour à la Minuad".

Il a affirmé que cet accès permettra à la mission de mener une enquête complète et transparente, sans ingérence et de vérifier si ces incidents ont eu lieu. Le Conseil a également appelé Khartoum à assurer la reddition de comptes, si les allégations sont vérifiées.

Lundi, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a déclaré qu'il était «profondément troublé» par les allégations persistantes et a exhorté les représentants du gouvernement à accorder un accès sans entrave à la ville afin que les enquêteurs puissent vérifier ces informations.

Le porte-parole de l'ONU, Farhan Haq, a ensuite annoncé que la Minuad avait de nouveau demandé l'accès à Tabit et qu’elle va immédiatement déployer une équipe, une fois cet accès accordé.

La Minuad a d'abord visité Tabit, qui est situé à 45 km au sud-ouest d'El Fasher, dans le Darfour-Nord, le 9 novembre, après avoir déclaré qu'elle procédera à une enquête sur la véracité des revendications.

Cependant, la forte présence de militaires et de policiers à Tabit a rendu l’enquête difficile.

Le 7 novembre, le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU sur la violence sexuelle dans les conflits, Mme Zainab Hawa Bangura, s’est dit également préoccupée par les allégations et a appelé le gouvernement du Soudan à permettre l'accès immédiat et sans entrave à cette localité pour une enquête.

Les tensions ont été vives dans tout le Darfour au cours des derniers mois et en octobre, une attaque contre la Minuad par des militants armés a coûté la vie à trois soldats de la paix.

L'ONU estime que quelque 385.000 personnes ont été déplacées par le conflit qui oppose le gouvernement du Soudan aux mouvements armés au Darfour depuis le début de l'année 2014.

L'organisation mondiale a appelé, à plusieurs reprises, toutes les parties à se joindre aux négociations visant à parvenir à un cessez-le-feu permanent et à une paix globale pour la population du Darfour, qui a été témoin des combats depuis 2003.

La Minuad, officiellement créée en 2007, a pour mandat de protéger les civils, de soutenir l'aide humanitaire, de surveiller et de vérifier l'application des accords, de contribuer à la promotion des droits humains et de la primauté du droit et d’aider à la réconciliation politique après la guerre civile qui a éclaté en 2003 entre le gouvernement du Soudan, les milices et les autres groupes armés rebelles.
-0- PANA AA/SEG/AKA/BEH/IBA 20novembre2014