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Le Conseil de sécurité appelle à soutenir davantage la lutte contre le terrorisme en Afrique

New York, Etats-Unis (PANA) - Le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé mercredi, à un soutien accru de la communauté internationale aux pays africains dans leur lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, particulièrement dans les régions du Sahel, du Bassin du Lac Tchad et la Corne de l'Afrique.

Les membres du Conseil ont rendu public un communiqué condamnant énergiquement le terrorisme "sous toutes ses formes", et ont également souligné la nécessité de continuer à soutenir ces régions ,à travers la formation et le développement de stratégies et de plans d'action régionaux, indique le communiqué de l'ONU. 

Dans son intervention devant le Conseil, la cheffe des Affaires politiques de l'ONU, Rosemary DiCarlo, a insisté sur la menace que font peser des groupes comme Al-Shabaab en Somalie et en Afrique de l'Est, mais aussi l'EIIL et Al Qaeda, dont les affiliés collaborent entre eux pour entreprendre des attaques au Burkina Faso, au Mali et au Niger.

"Nous savons que les femmes subissent de manière disproportionnée cette violence, notamment en raison de l'esclavage sexuel. Tout comme la misogynie réside au coeur des stratégies de nombreux groupes terroristes, les femmes doivent figurer au coeur de notre riposte", a-t-elle dit.

Mme DiCarlo s'exprimait ainsi au nom du Secrétaire général des Nations unies, qui a souligné la nécessité de s'attaquer aux causes sous-jacentes du terrorisme.

Selon le communiqué, un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) de 2017 expose en détail les conclusions des entretiens réalisés avec plus de 700 ex-membres des groupes extrémistes. 

La majorité des recrues viennent de régions frontalières ou de zones périphériques où des générations entières ont été marginalisées.

"Dans ces espaces non-gouvernés et négligés, qui sont les points névralgiques de la violence, les communautés souffrent d'un manque d'accès aux services comme l'éducation, les soins de santé, la justice, la sécurité, des moyens d'existence, d'opportunités pour réussir. Ce sont ces défis qui sont à la base de l'extrémisme violent", a observé Abdoulaye Mar Dièye, sous-Secrétaire général et conseiller spécial de l'administrateur du PNUD.

Une autre étude du PNUD en 2019 a révélé que de nombreux groupes extrémistes violents en Afrique ont utilisé le message de l'autonomisation des femmes pour les recruter.

Les extrémistes ont recours également à la technologie pour recruter et diffuser des messages via les réseaux sociaux et les plates-formes en ligne, comme l'a souligné la Représentante de l'Union africaine, Fatima Kyari.

"Nous devons également reconnaître que la sophistication des groupes terroristes ne s'arrête pas là"; ils se sont transformés depuis des années en gouvernements de l'ombre organisés qui fournissent des services et, dans certains cas, agissent comme juges et parties".

Mme DiCarlo a appelé la communauté internationale à répondre aux problèmes de la pauvreté, de la faible gouvernance, de l'inégalité entre les sexes, du chômage des jeunes et des tensions intercommunautaires.

"Le terrorisme n'ayant aucune frontière, pour le prévenir et le combattre, il importe d'établir une solide coopération multilatérale", a-t-elle dit.

-0- PANA MA/NFB/JSG/SOC 12mar2020