Agence Panafricaine d'information

Le Comité international de suivi sur la Libye exhorte les belligérants libyens à désamorcer l'escalade militaire à Syrte

Tripoli, Libye (PANA) - Les membres du Comité international de suivi sur la Libye (IFCL) ont exprimé, à l'issue de leur troisième réunion, "leur profonde inquiétude face à la grave escalade militaire en cours autour de Syrte" renouvelant "leurs appels au gouvernement d'accord national (GNA) et à l'Armée nationale libyenne (LNA) de désamorcer immédiatement, de cesser toutes les hostilités et les mouvements militaires".

Dans un communiqué, ils ont exhorté les belligérants libyens "à conclure rapidement les négociations en cours au sein de la Commission militaire mixte (JMC) intra-libyenne 5 + 5 en vue de parvenir à un accord de cessez-le-feu formel, complet et permanent sous les auspices de l'ONU".

Convoquée au niveau des hauts fonctionnaires, par vidéoconférence, ce lundi, la troisième réunion du Comité international de suivi sur la Libye a été coprésidée par la Ligue des États arabes (LAS), représentée par le Sous-Secrétaire général Hossam Zaki et la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL), représentée par la Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général, Stephanie Williams.

Cette réunion intervient à la suite de la dernière réunion de l'IFCL, qui s'est tenue le 13 mai 2020 et co-organisée par l'Italie et la MANUL.

Les réunis ont rappelé qu'il importait de traiter, dans le cadre des négociations JMC 5 + 5, des dispositions détaillées concernant le rapatriement de tous les mercenaires étrangers, le retrait de toutes les forces militaires étrangères, ainsi que le démantèlement et le désarmement des groupes armés et des milices à travers le pays.

Les participants ont souligné la nécessité pour tous les membres du processus de Berlin de respecter strictement l'intégralité de leurs engagements et obligations, tels qu'ils figurent dans les conclusions de la Conférence de Berlin et conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, a précisé le communiqué.

Le document a souligné que les membres de l'IFCL ont déploré "les multiples violations persistantes de l'embargo sur les armes imposé par l'ONU", réitérant "la nécessité pour tous les acteurs extérieurs de respecter strictement leurs engagements de cesser toutes les formes d'intervention militaire étrangère en Libye, de s'abstenir de toute activité déstabilisatrice dans le conflit et de respecter pleinement les dispositions de la résolution 1970 du Conseil de sécurité des Nations unies et toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies".

Ils ont abordé et échangé des vues sur les divers efforts et initiatives visant à reprendre un processus politique inclusif et à achever la transition de la Libye, y compris l'initiative annoncée par le président de la Chambre des représentants en Libye (Parlement), la Déclaration du Caire, la proposition du chef du Conseil présidentiel, Fayez al-Sarraj et les appels émergents pour se préparer à élections nationales.

Les membres de l'IFCL ont souligné la nécessité de continuer à examiner ces diverses initiatives et propositions dans le cadre d'un processus inclusif dirigé et détenu par les Libyens et ont encouragé la MANUL à continuer de promouvoir ces discussions au sein du Forum de dialogue politique libyen lancé à Genève en février 2020.

Les participants ont également reconnu "la nécessité d'une feuille de route pour la tenue d'élections libres, justes et crédibles afin de conclure la transition de la Libye", se déclarant "prêts à soutenir cet objectif qui ne peut être poursuivi que dans un environnement politique et sécuritaire propices, et conformément aux conditions juridiques requises, cadre constitutionnel et électoral, et une fois que tous les partis et parties prenantes s'engagent à l'avance à respecter et à respecter ses résultats".

Les membres de l'IFCL ont déploré "les informations faisant état de violations généralisées des droits de l'homme, notamment la découverte de charniers à Tarhouna et dans les environs, ainsi que la présence de mines et d'engins explosifs laissés dans des zones qui étaient auparavant sous le contrôle de l'ANL", demandant que "les auteurs soient tenus responsables et traduits en justice".

Les membres de l'IFCL se sont déclarés, par ailleurs,  préoccupés par la détérioration des conditions humanitaires et économiques, aggravées par la pandémie de COVID-19, exhortant les autorités libyennes à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir un accès sans entrave au personnel humanitaire des Nations Unies. 

Les participants ont souligné la nécessité de reprendre la production de pétrole sous les auspices de la Compagnie nationale libyenne de pétrole, réitérant leur appel à une répartition transparente et équitable des ressources et ont souligné l'importance de restaurer l'intégrité, l'unité et la gouvernance légale de toutes les institutions souveraines libyennes.

Les participants ont passé en revue les progrès accomplis jusqu'à présent dans la mise en œuvre des conclusions de la Conférence de Berlin du 19 janvier 2020, et les efforts de la FICL à l'appui d'une résolution globale, durable et pacifique du conflit sous la direction des Nations Unies, sous l'égide de l'ONU, qui préserve les la souveraineté, l'indépendance, l'intégrité territoriale et l'unité nationale de la Libye.

Ils se sont également félicités des progrès accomplis par les quatre groupes de travail techniques thématiques de l'IFCL, traitant des questions de sécurité, du droit humanitaire politique, économique et international / des droits de l'homme, dans le suivi et la mise en œuvre des conclusions de la Conférence de Berlin.

Les réunis ont indiqué attendre avec intérêt la prochaine réunion de l'IFCL, qui se tiendra en juillet 2020 sous la coprésidence de l'Union européenne et de la MANUL.

 

-0- PANA BY/TBM 22juin2020