Agence Panafricaine d'information

Le CICR fait état de pénuries alimentaires généralisées au Soudan alors que la population est confrontée à des affrontements, des chocs climatiques et a la COVID-19.

Khartoum, Soudan (PANA) - Un haut fonctionnaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui vient de terminer une visite d'une semaine au Soudan, a déclaré qu'une personne sur quatre vivant dans ce pays est confrontée à une pénurie alimentaire en raison d'une combinaison de facteurs climatiques et naturels défavorables et d’autres qui portent une marque humaine.

 

Selon l'organisme humanitaire mondial, les affrontements, les chocs climatiques et la COVID-19 ont plongé un nombre croissant de Soudanais dans la pauvreté et menacent la santé et le bien-être de centaines de milliers de personnes déjà éprouvées par des décennies de conflit et de violence.

 

Un communiqué de presse publié par le CICR, vendredi, a indiqué qu’'"un Soudanais sur quatre serait confronté à des pénuries alimentaires en ce moment, alors que les prix grimpent et que les affrontements, les sécheresses et les inondations détruisent la capacité des gens à cultiver leurs terres.

 

Gilles Carbonnier, vice-président du CICR, a déclaré, à l'issue d'une visite dans le pays, cette semaine, que les communautés des régions du Nil Bleu, du Sud-Kordufan et du Darfour ont survécu à des années de guerre et sont maintenant confrontées à une crise à plusieurs niveaux dans laquelle la violence sporadique, le changement climatique, l'effondrement économique et la COVID-19 obligent davantage de personnes à dépendre de l'aide humanitaire pour leur survie.

 

M. Carbonnier a souligné que "les communautés sont écartelées entre deux extrêmes alors que les affrontements, les sécheresses et les inondations privent les gens de leurs maisons et de leurs moyens de subsistance, encore et toujours".

 

"Le résultat est que des millions de personnes vivant dans le Nil Bleu, le Sud-Kordufan et le Darfour n'ont pas assez de nourriture, d'eau et ne bénéficient pas de soins médicaux ou d'autres nécessités pour survivre, une crise rendue plus compliquée par la pandémie COVID-19, l'inflation des prix et une pénurie de produits de base".

 

M. Carbonnier a visité la localité de Kass, dans le Sud du Darfour, où le CICR distribue des produits de première nécessité à 15 600 personnes qui sont revenues dans la région après avoir été déplacées par les affrontements.

 

Lors de son séjour au Soudan, il a également rencontré le président du Conseil souverain de transition du Soudan, le général Abdul Fattah Al-Burhan, le chef adjoint du Conseil souverain de transition, le général Mohammed Hamdan Daglo, le ministre de la Justice, le Dr Nasraldeen Abdelbari, le gouverneur du Sud Darfour, Mousa Mahdi, le secrétaire général du SPLM/N, Yasir Arman et le secrétaire général du Croissant-Rouge soudanais, le Dr Afaf Ahmed Yahya.

 

Selon le communiqué, le CICR estime qu'"environ un quart des 40 millions de Soudanais ont besoin d'une aide humanitaire immédiate".

 

Par ailleurs, malgré la signature de l'accord de paix à Juba, le risque de nouveaux affrontements dans certaines parties du Darfour et de l'Est du Soudan demeure, car les tensions sont latentes et se transforment parfois en affrontements qui chassent les gens de chez eux.

 

"Nous devons continuer à avoir accès aux communautés longtemps négligées comme Kass qui ont un besoin urgent de soutien", a noté M. Carbonnier.

 

"Toutefois, l'aide humanitaire seule ne mettra pas fin au cycle de violence, de déplacements et de faim qui a piégé des millions de Soudanais pendant des décennies. Nous appelons ceux qui prennent part aux affrontements à respecter la vie et les biens des gens afin qu'ils puissent commencer à reconstruire leur vie".

 -0- PANA MO/AR/AKA/IS 30oct2020