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Le Burkina Faso crée une Brigade de veille de défense patriotique et deux zones d’intérêt militaire

Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) - Le président burkinabè, Paul-Henri Sandaogo Damiba, a décidé lundi à l’issue d'un Conseil supérieur de la défense, la création d’une Brigade de veille de défense patriotique et deux zones d’intérêt militaire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Le président burkinabè a réuni le Conseil supérieur de défense autour de la situation sécuritaire préoccupante, en dépit des efforts déployés par les Forces de défense et de sécurité sur le terrain de la lutte contre le terrorisme, a déclaré à la télévision publique le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, commandant des Opérations du théâtre national.

A l’issue de cette rencontre, des décisions importantes ont été prises pour plus d’efficacité dans la lutte contre le phénomène du terrorisme.

A ce titre, les membres du conseil ont décidé de la création d’une Brigade de veille de défense patriotique (BVDP) sous la tutelle du ministère de la Défense nationale.

Rattachée au commandement des Opérations du théâtre national, cette brigade va regrouper l’ensemble des Volontaires pour la défense de la patrie engagés dans les différentes communes du Burkina Faso, a expliqué M. Bamouni.

Elle aura pour missions entre autres, la coordination opérationnelle de la défense civile du territoire, la contribution à la recherche du renseignement et la défense de certaines parties du territoire en cas de nécessité, a-t-il dit.

En outre, le conseil a décidé de la création de deux zones d’intérêt militaire, notamment dans les régions de l’Est et du Sahel, dans le cadre des sujétions liées aux nécessités de la Défense nationale.

Ainsi, la zone d’intérêt militaire de la région de l’Est couvre les provinces de la Tapoa, de la Kompienga, de la Komandjiari, et du Gourma, et concerne principalement les aires protégées de la région, en l’occurrence les réserves d’Arly, les réserves Mandjoiri, de Pama, le parc national W.

Quant à celle du Sahel, elle couvre la province du Soum, limitée au nord par la zone frontalière Burkina Faso -Mali, à l’est par la localité de Soumbela.

"Il y est interdit toute présence pour une activité humaine au risque de s’exposer aux opérations militaires qui seront conduites sous peu. Un délai sera évidemment accordé aux populations résidentes pour rejoindre des zones plus sécurisées", a prévenu M. Bamouni.

Il a également noté que certains éléments des forces de défense et de sécurité des volontaires pour la défense de la patrie se rendent coupables des comportements contraires à la lutte contre le terrorisme sur le terrain.

"Ces agissements qui portent préjudice aux populations contribuent à discréditer l’action militaire et paramilitaire", a-t-il souligné.

M. Bamouni dit avoir également constaté des faits d’abandon de poste opérationnel et de matériels par des agents des forces de défense et de sécurité engagés en opération contre le terrorisme.

"Cette situation qui expose d’avantage les populations à protéger contribue à renforcer les capacités logistiques des groupes armés terroristes", a-t-il rappelé, ajoutant que le commandement insiste sur l’absolu nécessité pour les forces de défense et de sécurité de défendre fermement leurs positions respectives.

"L’abandon de poste ou de matériels est une faute disciplinaire et rend les auteurs passibles de sanctions disciplinaires et ou pénales", a-t-il fait savoir.

Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté aux attaques terroristes qui ont fait de nombreuses victimes.

La semaine dernière, 86 civils ont été tués dans une attaque contre la Commune de Seytenga, dans le Sahel.

Dans la même commune, 11 gendarmes avaient été tués deux jours avant l’attaque qui a visé les civils.

Les forces de défense et de sécurité avaient quitté la commune suite à l’attaque qui avait visé leurs installations, selon des témoins.

-0- PANA TNDD/JSG/SOC 21juin2022