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La sortie des livres de Laurent Gbagbo et d'un ex-ambassadeur de France en Côte d'Ivoire ont focalisé l'attention des tabloïds ivoiriens

Abidjan, Côte d’Ivoire (PANA) - «De Phnom Pench à Abidjan : fragments de vie d’un diplomate», c’est le titre du livre de M. Gildas Le Lidec, ex-ambassadeur de France en Côte d’Ivoire.

Notre Voie, journal proche du FPI de Laurent Gbagbo, barre à sa Une : «Soro a tenté de m’assassiner». Des propos attribués au diplomate, qui accuse dans ce fragment de phrase, l’actuel président de l’Assemblée nationale, alors chef de la rébellion ivoirienne.

Dans ses colonnes, Notre Voie relaie les propos de l’ex-ambassadeur contenus dans le livre, en rapport avec une altercation survenue entre le diplomate et le chef de la rébellion en 2003 : «Ce dernier se précipita sur moi, ses mains en avant qu’il resserra progressivement autour de mon cou. Je ne dus mon salut qu’à l’intervention efficace des ambassadeurs d’Espagne et d’Italie».

Le journal relaie également une autre révélation du diplomate dans ses colonnes : au cours d’une de leurs premières rencontres à Bouaké en 2002, M. Soro lui avait demandé de «préparer une camionnette bourrée d’armements et d’explosifs, de lui indiquer seulement l’adresse où elle serait garée dans Abidjan et qu’il se chargerait du reste pour éliminer Gbagbo».

Le quotidien indépendant Révélation écrit à sa Une : «Gildas Le Lidec, le jour où Soro m’a serré le cou à Yamoussoukro». Le journal reprend les mêmes morceaux de phrases que Notre Voie et d’ajouter que l’ambassadeur français a affirmé qu’il ne portait vraiment pas Soro Guillaume dans son cœur.

En réaction, dans Soirinfo, journal indépendant, un conseiller du président de l’Assemblée nationale réplique : « Le Lidec nous inspire la pitié…Je suis amusé par l’aplomb avec lequel Gildas Le Lidec ment».

Dans une interview accordée au magazine français Marianne et reprise par le journal Notre Voie, voici quelques extraits de ce que dit le diplomate français, à propos de la situation en Côte d’Ivoire : «Soro a mangé à tous les râteliers avant de trahir Gbagbo», «Ouattara a eu le pouvoir grâce à son ami Sarkozy», «Gbagbo à la CPI, c’est profondément injuste», «La Côte d’Ivoire n’est ni stable, ni en sécurité». Le diplomate y traite Soro Guillaume «d’arriviste très intelligent et très bien formé, avec une exceptionnelle force de conviction».

Pour le quotidien Le Temps, «Gildas Le Lidec fait le grand déballage ». Surtout que l’ambassadeur parle de mystère quant à l’attaque du camp militaire français à Bouaké par les forces de Laurent Gbagbo en 2004. L’inter, journal indépendant, parle de «nouvelles révélations».

«Pour la justice et la vérité. Côte d’Ivoire : Révélations sur un scandale français». C’est le titre de l’ouvrage de Laurent Gbagbo et François Mattei, journaliste français, paru jeudi dernier en France.

«Laurent Gbagbo lâche la bombe» peut-on lire à la Une du quotidien L’inter. Un titre en rapport avec la sortie du livre de l’ex Président ivoirien détenu à la prison à La Haye. A propos de l’ouvrage, le quotidien écrit : «Se sentant trahi, se dressant volontiers en martyr de l’indépendance africaine vis-à-vis de la Françafrique, l’ancien chef d’Etat ivoirien règle également ses comptes avec Alassane Ouattara, Guillaume Soro et, bien sûr, Nicolas Sarkozy».

Dans les colonnes de l’Inter, des passages du livre de Laurent Gbagbo laissent tout individu pantois : «Ma stratégie a réussi, j’ai gagné les élections. Alassane Ouattara n’est jamais arrivé 2ème, et n’était donc pas qualifié pour le second tour. C’est Bédié qui était 2ème. Bédié, c’est Esaü : Il a vendu son droit d’aînesse contre un plat de lentilles».

Soirinfo publie en Une, des morceaux de phrases tirés du livre-interview de l’ancien Président ivoirien : «Les Français voulaient me remplacer par Doué», «Je n’avais confiance ni en Soro, ni en Compaoré, ni en Ouattara». Dans les extraits publiés par le journal indépendant, l’ancien Président ivoirien estime que le F CFA et le Cacao, sont des causes de sa chute.

Sur le même sujet et sous le titre «En librairie depuis hier en France, le livre de Gbagbo cartonne déjà», le Temps explique que Laurent Gbagbo a voulu faire «le grand déballage» parce qu’il est accusé à tort.

Le quotidien d’Abidjan écrit que le Président français «impose le livre de Laurent Gbagbo à Ouattara» en faisant pression pour que l’ouvrage soit vendu à Abidjan.

Pour Le nouveau Réveil, la sortie des deux ouvrages, juste après la confirmation des charges contre Laurent Gbagbo à la CPI, n’est pas un hasard. Le journal parle de «gros deal politique» et note des contradictions entre ce que dit l’ex-diplomate et le Président Gbagbo. Le journal L’EXPRESSION écrit que "Laurent Gbagbo tord le cou à l’histoire".
-0- PANA JU/IS/SOC 28juin2014