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La situation dans le centre du Mali demeure préoccupante, selon le Secrétaire général de l'ONU

Bamako, Mali (PANA) - La situation dans le centre du Mali reste très préoccupante car marquée par une série de violences graves enregistrée dans la région de Ségou où, depuis début octobre, le village de Farabougou et des villages voisins de la Commune de Dogofri, Cercle de Niono, ont été la cible d’attaques et de blocus de la part de présumés combattants extrémistes, selon le Rapport du deuxième semestre 2020, du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guiterrés.

"Le siège et le blocus des villages ont causé la mort d’au moins six civils, fait des dizaines de blessés et se sont traduits par l’enlèvement d’au moins 20 civils, le déplacement de plus de 2.000 familles des villages des Communes de Dogofri, de Mariko, de Siribala et de Sokolo et des vols de bétail", note le document.

De plus, on estime que près de 4.000 personnes sont actuellement bloquées dans le village de Farabougou, privées d’accès aux biens de première nécessité et aux soins de santé, et constamment menacées de violences.

Selon le Secrétaire général de l’ONU, la situation n’est pas meilleure dans la région de Mopti où les milices d’autodéfense et les groupes extrémistes ont continué d’exploiter les conflits intercommunautaires, alimentant la violence contre les civils et entraînant des atteintes à la sécurité, principalement dans les cercles de Bandiagara, Bankass, Douentza et Koro, tous situés au centre du Mali.

Les groupes terroristes, en particulier le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’État islamique du Grand Sahara (EIGS), ont continué d’étendre leur influence dans le centre, et ont attaqué et menacé les populations locales de plusieurs villages.

Pendant les trois derniers mois de l’année 2020, les Forces de défense et de sécurité maliennes, les forces internationales, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) et les groupes armés signataires ont essuyé 35 attaques, indique le Rapport.

Pour la première fois, des attaques à l’engin explosif improvisé ont été enregistrées dans les régions de Koulikoro (Nord-Est) et de Sikasso (Sud), souligne le document.

En gros, le centre du Mali a été le théâtre de 45 pour cent des attaques, dont 36 pc se sont produites dans la région de Mopti et 9 pc dans celle de Ségou, soit une baisse par rapport à la période précédente, au cours de laquelle, 30 attaques avaient été enregistrées contre les forces de sécurité et les groupes signataires.

La période considérée a été marquée par une baisse du nombre d’attaques contre les civils, due à la saison des pluies, qui se traduit par une mobilité réduite, à l’augmentation de la cadence des opérations de la MINUSMA et à une série d’initiatives de médiation locale soutenues par la Mission onusienne.

A la date 1er décembre, 232 événements avaient été signalés au total: 182 civils avaient été tués, 175 blessés et 163 enlevés dans tout le Mali.

Selon Antonio Guterres les actes de violence ont donc diminué par rapport à la période précédente, durant laquelle, 343 événements avaient été signalés: 375 civils tués, 450 blessés et 93 enlevés.

Antonio Guiterres s'est, par ailleurs, réjoui des avancées constatées sur le plan politique au Mali et sur l'Accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger, signé en mai-juin 2015 par le gouvernement malien, les groupes armés du Nord-Mali et la communauté internationale, en vue de parvenir à une paix définitive au Mali, après une série de rébellions touarègues indépendantistes, exacerbées par des attaques djihadistes ces dernières années.

-0- PANA GT/JSG/SOC 12jan2021