Agence Panafricaine d'information

La signature de l'Accord politique libyen à la Une de la presse

Tripoli, Libye (PANA) - Les journaux libyens paraissant cette semaine se sont focalisés sur la signature de l'Accord politique par les protagonistes libyens dans la ville marocaine de Skhirat, qualifié d'"historique" et qui ouvre la voie à une perspective de paix et de stabilité pour la Libye, après plus de quatre ans de violences et de chaos sécuritaire, ainsi que sur les réactions de soutien qui ont été unanimes à l'étranger, tandis qu'une certaine frange de Libyens s'est démarquée de l'Accord.

Le journal "Libya al-Mostakbal", qui a assuré une couverture de la cérémonie de signature de l'Accord politique, a annoncé que les protagonistes de la crise en Libye ont signé à Skhirat, banlieue de la capitale marocaine, Rabat, un accord "historique" pour régler la crise libyenne, établissant une nouvelle transition de deux ans gérée par un gouvernement d'union nationale et, au terme de laquelle des élections législatives seront organisées pour doter le pays d'institutions permanentes.

"Libya al-Mostakbal" a souligné l'ambiance électrique dans laquelle s'est déroulée la cérémonie de signature de l'Accord politique, mettant l'accent sur l'émotion, la joie et l'angoisse qui étaient mêlées lors de ce moment exceptionnelle qui a marqué un tournant dans la vie politique du pays.

Le journal a rappelé que l'Accord politique signé par les protagonistes libyens a été facilité par la Mission d'Appui des Nations unies en Libye (Manul) au terme d'une année d'âpres pourparlers marqués par des hauts et des bas.

Outre les parties libyennes en conflit, notamment le Congrès national général (CNG-Parlement sortant) et la Chambre des représentants (Parlement), ainsi que des ministres des Affaires étrangères de nombreux pays du voisinage, de certains pays européens, l’Emissaire spécial du Secrétaire général de l’ONU, Martin Kobler, a assisté à la signature de l'accord qui suscite un grand espoir pour régler la crise qui secoue le pays.

Le portail d'information libyen Afrigatenews a rapporté que les présidents de la Chambre des représentants (Parlement) et du Congrès national général (CNG, Parlement), Aguila Saleh et Nouri Abousahmein, ont, dans une déclaration au terme de leur première rencontre à La Valette, à Malte, appelé la Mission d’Appui des Nations unies en Libye (Manul) à parrainer leurs efforts pour régler d'ici fin décembre la crise libyenne.

Mais les présidents des deux institutions, qui se disputent le pouvoir en Libye, ont exhorté, mardi à la veille de la signature de l'accord politique, la Manul à "ne pas se précipiter pour prendre des mesures qui imposeraient les conclusions de l’actuel projet d'accord politique" proposé aux protagonistes.

Selon le journal, les deux responsables des plus hautes instances législatives en Libye ont souligné, lors d’un point de presse, que les délégués présents au Maroc n'étaient pas mandatés pour signer aux noms du Parlement et du CNG, une assertion qui a jeté du discrédit sur l'accord qui a été signé par les protagonistes au Maroc.

Se faisant l'écho des réactions au niveau international, al-Wassat a indiqué qu'elles ont été positives, saluant un début de règlement définitif de la crise politique libyenne et du lancement de la reconstruction du pays, même si les défis sont encore colossaux et coriaces.

Le journal a indiqué que l'Egypte n'a pas caché sa satisfaction, affirmant que cet accord mène vers la réhabilitation de l'Etat libyen et sa capacité à lutter contre le terrorisme.

Il a cité le porte-parole du ministère égyptiens des Affaires étrangères, Ahmed Abou Zeid, qui a exhorté les Libyens à former rapidement le gouvernement d'union nationale qui servira d'unique interlocuteur face à la Communauté internationale, soulignant que ce gouvernement pourra bénéficier de l'aide et du soutien nécessaires pour mener la lutte contre le terrorisme qui s'est incrusté dans le pays et menace toute la région.

"Al-Wassat" a indiqué que l'Espagne, dont le ministre des Affaires étrangères, Jose Garcia, a assisté à la cérémonie de signature de l'Accord politique, a affirmé qu'à partir de cet instant, seul le gouvernement d'union stipulé dans l'accord est légitime.

"Nous avons besoin d'une Libye libre et sûre et la signature de cet accord de réconciliation est un instant historique pour la région et j'appelle tous ceux qui sont absents à la réconciliation à revenir rapidement car nous tous, nous allons soutenir cet accord", a écrit le journal citant le chef de la diplomatie espagnole.

Selon le journal, le Premier ministre d'Italie, ancienne puissance coloniale de la Libye, Matteo Renzi, a salué l'accord en tant qu'étape sur la voie du règlement de la crise.

Dans un tweet sur son compte personnel, le responsable italien a affirmé qu'il s'agit "d'une très importante signature pour la paix en Libye", ajoutant que: "beaucoup reste à faire mais il s'agit d'un excellent début", a rapporté le journal.

La Haute représentante de la Politique étrangère de l'Union européenne, Frederica Mongherini, a, selon "al-Wassat", salué la signature de l'accord politique libyen, affirmant, dans une déclaration à la presse que: "cet accord était le début, mais que le chemin était encore long pour la réalisation de la paix en Libye".

La responsable européenne a réitéré la disponibilité de son organisation à soutenir financièrement la Libye après la formation d'un gouvernement d'union nationale, ajoutant que la signature de cet accord démontre la réussite de la diplomatie internationale, européenne et italienne et l'efficacité de leurs actions.
-0- PANA BY/BEH/IBA 20déc2015