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La sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest au centre d'une réunion de haut niveau à Niamey

Niamey, Niger (PANA) - Une réunion de haut niveau sur la situation alimentaire et nutritionnelle préoccupante dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest s’est ouverte ce mardi à Niamey, la capitale nigérienne sous l'égide de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en collaboration avec l’ensemble des partenaires techniques et financiers.

Ouverte par le ministre nigérien de l’Agriculture et de l’Élevage, Gado Sabo Moctar, la rencontre vise à mieux  coordonner les réponses à la situation alimentaire et nutritionnelle de 2020 au Sahel et en Afrique de l’Ouest.

Sur la base d’un diagnostic consensuel fourni par le Cadre harmonisé de la situation alimentaire en 2019-2020, environ 8,54 millions de personnes sont en "phase de crise alimentaire à pire" dans l’espace CEDEAO et, ce nombre pourrait atteindre 12,6 millions de personnes en période de soudure (mai, juin, juillet et août prochains), si des mesures appropriées ne sont pas immédiatement prises.

Aussi, en ouvrant les travaux de cette réunion, le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage par intérim,  Gado Sabo Moctar, a précisé qu’au regard de la gravité de la situation, les chefs d’Etat et de gouvernements ont instruit la Commission de la CEDEAO de coordonner avec les pays affectés, les initiatives pour aider les pays et les populations touchés à faire face à la situation alimentaire et nutritionnelle difficile en perspective.

Ainsi, le Comité de gestion de la réserve régionale a invité les Etats membres concernés à élaborer rapidement les plans nationaux de réponse et à intégrer la contribution potentielle de la Réserve régionale de sécurité alimentaire des l’établissement dudit plan, ainsi qu’à mobiliser des tiers payants, pour assurer le financement ou le remboursement du stock régional mobilisé.

Selon le ministre nigérien de l'Agriculture, l’enjeu est à la fois d’être en mesure de répondre aux besoins des populations au moment opportun, mais surtout de gérer cette crise, en s’inscrivant prioritairement dans les dispositifs de gestion de crise nationaux et au plan régional, tout en appuyant le développement du système de stockage de sécurité alimentaire aux différents niveaux national et régional, notamment la Réserve régionale de sécurité alimentaire.

Le ministre ministre nigérien de l’Agriculture et de l’Élevage a par ailleurs souligné, que face à l’ampleur de la crise qui se profile et des moyens qu’il est urgent de mobiliser, la coordination est une exigence pressante pour assurer l’efficience et l’efficacité des interventions de toutes les parties prenantes.

"C’est dire que la gestion de crise nécessite que soient mobilisées dans un cadre harmonisé nos ressources internes et les précieux appuis de nos partenaires internationaux", a-t-il indique.

Auparavant, le Commissaire chargé de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en Eau de la CEDEAO, Sékou Sangaré, avait souligné que les membres de la CEDEAO, tels que le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Sénégal sont particulièrement concernés par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.

A ceux-ci s’ajoutent le Tchad et la Mauritanie qui ne sont pas membres de la CEDEAO.

Cette insécurité alimentaire aggravée est la conséquence directe de la dégradation des conditions sécuritaires des populations affectées par le terrorisme et les conflits intercommunautaires ainsi que les impacts du changement climatique.

Depuis 2019, plus de 670.000 enfants dans la région du centre du Sahel ont été contraints de fuir leurs domiciles en raison des conflits armés et de l’insécurité.

Ainsi, en 2020, quelque 4,3 millions d’enfants au Burkina Faso, au Mali et au Niger auront besoin d’une aide alimentaire en aliments fortifiés pour faire face aux carences nutritionnelles.

Sékou Sangaré a fait remarquer que l’augmentation de la violence avait des conséquences dévastatrices sur l’apprentissage des enfants.

En fin 2019, plus de 3300 écoles ont été fermées ou rendues non opérationnelles dans les trois pays (Burkina Faso, Mali et Niger), en raison de la violence et de l’insécurité touchant 650.000 enfants et 16.000 enseignants.

-0- PANA SA/JSG/SOC 18fev2020