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La révision des lois du travail à la Une de l’actualité cette semaine à Maurice

Port-Louis, Maurice (PANA) – L’actualité est dominée cette semaine à Maurice par la présentation par le gouvernement au Parlement mardi dernier, des amendements aux lois du travail visant une meilleure protection des droits des travailleurs, ainsi que les réactions des parties concernées que sont les syndicats et le patronat. Ces amendements seront vraissembablement votés la semaine prochaine.

 

Intervenant au Parlement, le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, a annoncé les nouvelles réglementations, entre autres, sur les heures supplémentaires, en tenant compte des critères et spécificités des secteurs tels que l’hôtellerie, la zone franche et l’ICT/ BPO, où elles seront calculées à partir de 45 heures de travail par semaine, a rapporté le journal en ligne, "L’express.mu".

 

Selon lui,  les anciennes lois du travail ont affaibli les travailleurs. Ainsi, a-t-il dit, le nombre de licenciements a grimpé de 133,9%, soit 4 291 en 2010 jusqu’à 2015 où le nombre avait atteint 10 038.

 

« Les cas de défaut de paiement de salaire ont augmenté de 50% entre 2012 et 2015 pour atteindre 4 580 cas. Durant ces cinq dernières années, 800 employés en moyenne, ont perdu leur emploi sans salaires et indemnités. Durant la même période, les licenciements économiques sont passés de 1 964 à 2 324. Ces deux lois, qui régissaient le cadre du travail, étaient limitées », a indiqué le ministre.

 

D’où, selon M. Soodesh Callichurn, ces amendements aux lois du travail qui viennent combler une lacune, en offrant, par exemple, une somme d’argent calculée sur 15 jours par année de service sur l’ensemble de la carrière d’un employé. Auparavant, la gratuité était comptabilisée par le nombre d’années passées chez le dernier employeur.

 

La réaction est venue des syndicalistes qui sont satisfaits, selon le quotidien, "Le Mauricien", des amendements proposés.  Ainsi, Jean-Yves Chavrimootoo, de la General Workers Federation (GWF), déclare, dans ce journal, « que les patrons ne pourront plus faire ce qu’ils veulent avec les travailleurs».

 

« Ce qui ne sera pas le cas sous la nouvelle loi, car ils devront respecter les 15 jours par année de service aux travailleurs qui prennent leur retraite », ajoute-t-il.

 

Pour sa part, le syndicaliste, Reeaz Chuttoo, de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), « pour une fois, on a une loi pour les travailleurs et non pour le travail».

 

De son côté, l’association des patrons, Business Mauritius, qui réagit par un communiqué publié par l’ensemble des médias, ne cache pas ses appréhensions que les projections obtenues à ce jour confirment que cette loi, dans sa forme actuelle, « est susceptible d’avoir des conséquences graves sur la productivité, la compétitivité et l’attractivité de Maurice».

 

Selon ce communiqué, « cette loi, qui semble privilégier le court terme, augmentera les coûts d’opération et d’administration, en n’encourageant pas pour autant la productivité». « Or, si cette loi fragilise les entreprises mauriciennes, le pays et tous les Mauriciens seront perdants. Ces projections démontrent que l’ensemble des entreprises, indépendamment de leur taille, seront vulnérables aux conséquences non voulues de cette loi », tel que rapporté par "Le Mauricien".

-0- PANA NA/IS/SOC 10août2019