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La ministre libyenne des AE exhorte les pays arabes à un plus grand soutien à la Libye pour parvenir à des élections

Tripoli, Libye (PANA) - La ministre libyenne des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Najla Al-Mangouch, a exhorté, mardi lors de sa présidence de la 158ème session du Conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres, au Caire en Egypte, les pays arabes à accorder un plus grand intérêt à la Libye, les invitant à soutenir son pays pour parvenir à la tenue des élections nationales équitables sur une base juridique.

 

"Ma position aujourd'hui en tant que ministre des Affaires étrangères de l'État libyen, et basée sur la position du gouvernement d'unité nationale libyen rejetant le retour de la guerre dans notre pays, implique une responsabilité historique pour nous afin que la question de mon pays ne soit pas seulement un point à l'ordre du jour de notre honorable conseil ou d'autres forums internationaux pour les années à venir", a souligné M. Al-Mangouch à l'ouverture des travaux du Conseil au siège de la Ligue arabe.

 

Elle a ajouté qu'avec le travail acharné et la volonté nationale des Libyens, et avec le soutien de "leurs frères arabes, qui doit se poursuivre, nous pourrons organiser des élections nationales en Libye conformément à des lois équitables et justes, et avant cela, créer les conditions appropriées pour les tenir dans toutes les régions de la Libye".

 

La responsable libyenne a rappelé qu'il s'agit d'un accomplissement de la volonté de plus de 2 millions de Libyens qui ont retiré leurs cartes d'électeurs pour participer aux élections à la fin de l'année dernière.

 

A noter que plus de 2,5 millions de Libyens sur les 2,8 millions d'inscrits sur le registre électoral ont retiré leur carte d'électeur en prélude à la participation à l'élection présidentielle du 24 décembre qui ont été reportées pour des considérations politiques, de sécurité et liées aux recours judiciaires contre les candidats, replongeant le pays dans une impasse du processus politique qui a été aggravée par l'apparition deux gouvernements rivaux.

 

Une situation qui a conduit à accroître la tension dans le pays conduisant à des affrontements armés dont le dernier en date à Tripoli remonte au 27 août faisant 44 morts et 159 blessés.

 

La ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla Al-Mangouch a affirmé lors de son discours que le peuple libyen en a assez du fléau de la guerre, de la division, du terrorisme et des conséquences de l'ingérence étrangère au cours des dernières années, ajoutant : "Nous sommes conscients de la difficulté des étapes de transition et des obstacles qui en découlent pour la transition démocratique, mais en même temps nous croyons en la ferme volonté de notre peuple pour la paix et le développement".

 

Elle a reconnu qu'ils s'attendaient à ce que les crises d'accompagnement se produisent, mais "nous avons foi que la force réside dans la gestion de ces crises et nous sommes ouverts aux autres et à toutes les initiatives de solution/dialogue et de confiance dans la volonté de notre peuple qui veut des élections. Nous attendons avec impatience que nos frères arabes nous soutiennent dans nos efforts pour atteindre ces objectifs".

 

Le Premier ministre du gouvernement d'unité nationale, Abdelhamid Al-Dbaiba, maintient sa position ferme sur la tenue d'élections nationales en Libye, a-t-elle ajouté, rappelant qu'il l'a exprimée lors de son dernier discours il y a quelques jours, à la suite des événements malheureux de Tripoli, qui ont coûté la vie à des civils qui étaient en sécurité chez eux. 

 

La chef de la diplomatie libyenne a signalé que le gouvernement d'unité nationale renouvelle également son appel au pouvoir législatif pour qu'il remplisse son obligation législative de compléter la base constitutionnelle et les lois la réglementant pour mettre en œuvre les élections dans le pays. 

 

Des pourparlers entre le Parlement libyen et la Haut Conseil d'Etat sous les auspices des Nations unies ont échoué à parvenir à une consensus sur une base constitutionnelle servant de cadre juridique pour la tenue des élections, achoppant sur l'éligibilité des binationaux et des militaires.

 

"Nous affirmons notre disponibilité continue à mettre en œuvre les élections nationales en fournissant des services logistiques et de sécurité, y compris notre soutien total et continu à la Haute Commission électorale nationale", a réaffirmé Mme Al-Mangouch.

 

La ministre libyenne des Affaires étrangères a souligné que la stabilité de son pays revêt un intérêt régional et international, réaffirmant "l'engagement du gouvernement d'unité nationale envers la sécurité des voisins de la Libye qui est un engagement de principe, contre le danger du terrorisme et son retour pour cibler des personnes sûres et innocentes et le combattre est une responsabilité solidaire entre nous tous et nos partenaires internationaux".

 

Elle a rappelé que la Libye a souffert du fléau du terrorisme et de ses dangers, assurant qu'ils concentrent "les efforts, aujourd'hui, sur le renforcement des capacités des gardes-frontières et des services de sécurité, et sur le développement des capacités de nos institutions de sécurité de manière à renforcer notre sécurité intérieure et extérieure dans lutter contre le terrorisme et contrôler tous les ports et points de passage en Libye. La poursuite de ces efforts est liée au non-retour de la Libye à la case de la guerre".

 

Evoquant le volet économique, Mme Al-Mangouch, a salué la capacité des secteurs pétrolier et gazier libyens à porter la production de pétrole en Libye à 1,244 millions de barils et la production de condensat à 54.000 barils, assurant que ces chiffres reflètent la tendance du secteur de l'énergie à la stabilité et à la reprise dans le pays à la lumière de la motivation et de l'intérêt du monde pour la question de la sécurisation des approvisionnements énergétiques et des questions connexes.

 

Abordant le soutien des pays arabes, la ministre libyenne a indiqué que pour l'histoire, le Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères de mars 2011 a contribué au transfert de la demande des Libyens au Conseil de sécurité de l'ONU pour établir une zone d'exclusion aérienne afin de protéger les civils.

 

A cette époque, rappelle-t-elle, c'était une position décisive dans le cours des événements de notre pays, tout comme le Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères avait une autre position charnière dans la crise libyenne, en septembre 2018, en refusant de reconnaître le gouvernement parallèle à l'époque, et limitant la reconnaissance au gouvernement d'Entente nationale en tant que gouvernement légitime de la Libye.

 

Le Conseil de la Ligue arabe a également soutenu les décisions et les résultats de l'Accord politique libyen signé à Skhirat en décembre 2015, a-t-elle indiqué.

 

La responsable libyenne a renouvelé son appel à préserver le consensus arabe en soutenant les élections nationales et une solution pacifique et de déclarer ensemble l'unité de la position arabe.

 

Elle également exhorté, aujourd'hui, à la réactivation du Comité du Quatuor pour la Libye, afin que la Ligue des États arabes puisse collaborer avec les Nations unies, l'Union africaine et l'Union européenne, membres du Quatuor, et coordonner les efforts régionaux et internationaux pour mettre en œuvre les engagements de toutes les parties aux décisions du Forum de dialogue politique parrainé par les Nations Unies et les Conférences de Berlin 1 et 2.

 

Elle a proposé à ses collègues à tenir la prochaine réunion consultative au niveau des ministres arabes des Affaires étrangères à Tripoli, qui, il y a près d'un an, avait accueilli une Conférence internationale pour soutenir la stabilité de la Libye, au moment où ils insistent davantage sur le rétablissement par la Libye de son rôle de soutien à la stabilité et à la paix dans la région et son environnement africain et européen.
-0- PANA BY/IS 06sept2022