Agence Panafricaine d'information

La libération de la journaliste nigérienne Samira Sabou est un signal positif, a estimé le FIDH-OMCT

Paris, France (PANA) – L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (FIDH-OMCT) a qualifié de « signal positif » la relaxe et la libération mardi de la journaliste Samira Sabou, poursuivie pour diffamation par le fils du président du Niger, et a appelé à la libération de tous les autres défenseurs des droits humains arbitrairement emprisonnés au Niger.

« Cette libération est un premier signal positif envoyé par le pouvoir judiciaire au Niger. Toutefois, il ne faut pas oublier que d’autres défenseurs des droits humains sont toujours emprisonnés dans le pays en raison de leurs activités pacifiques. Je pense notamment à Maikoul Zodi, Halidou Mounkaila et Moussa Moudy détenus pour leur prise de position contre la corruption. Eux aussi doivent être libérés ! », a déclaré, mardi, Alice Mogwe, présidente de la FIDH, dans un communiqué de presse.

Samira Sabou, incarcérée depuis le 11 juin dernier en détention préventive à la prison civile de Niamey, poursuivie pour diffamation au titre de l’article 29 de la loi sur la cybercriminalité du 25 juin 2019 par Sani « Abba » Mahamadou Issoufou, fils et directeur adjoint du cabinet du président du Niger, a été relaxée et libérée mardi par le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey qui a jugé que l’infraction n’était pas constituée.

Le fils du président nigérien a porté plainte contre Samira Sabou pour un commentaire posté par une personne tierce sous une publication Facebook de la journaliste en date du 26 mai 2020, dans laquelle elle faisait référence à un audit du ministère de la Défense nigérien faisant état d’une surfacturation et de détournements de fonds lors de l’achat de matériel militaire.

« Nous nous félicitons de la libération de Samira Sabou, mais il convient de rappeler qu’elle n’aurait jamais dû être détenue en premier lieu. Les détentions arbitraires et la criminalisation visant à museler les journalistes et défenseurs des droits humains au Niger doivent immédiatement cesser », a déclaré l’OMCT.

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (FIDH-OMCT), partenariat de la FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible.

-0- PANA BM/BEH 30juil2020