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La confrontation entre le ministre libyen du Pétrole et le patron de la NOC s'est exacerbée

Tripoli, Libye (PANA) - La confrontation inévitable, selon les observateurs, entre le ministre libyen du Pétrole, Mohamed Aoun, et Mustafa Sanallah, président du Conseil d’administration de la Société publique libyenne du pétrole (NOC) s'est envenimée.

Elle a été relancée jeudi par la réponse de M. Sanallah aux propos du ministre du Pétrole qui a affirmé que la composition du Conseil d'administration de la société est faite en violation des textes réglementaires.

Pour Mustapha Sanallah, le ministre "n'a fait que répéter les mêmes propos et arguments sur la base desquels il avait porté l'affaire devant le tribunal administratif et l'a perdue".

Les juges avaient estimé que ses accusations "étaient sans fondement et que le Conseil d'administration est correctement composé".

Il a ensuite attaqué directement et personnellement le ministre Aoun dans une vidéo publiée jeudi sur la page Facebook de la NOC, affirmant à son égard : "vous avez été un fonctionnaire de la société pétrolière et gazière, "Melita" d'où vous avez été renvoyé en 2011 pendant la révolution. Il n'y avait pas d'animosité personnelle à votre égard; les autres camarades comme vous ont accepté".

Le ministre libyen du Ptrole a reconnu, le 16 août, avoir adressé une lettre au Premier ministre, Abdel-Hamid Dbaiba, pour contester la légitimité de la composition du Conseil d'administration de la NOC et pour qu’un remaniement de celui-ci soit effectué.

En effet, M. Aoun estime que la décision d’affecter M. Sanallah à ce poste en 2014 est juridiquement invalide, car elle n’a pas été autorisée par le Conseil ministériel de l’époque, mais simplement par le ministre délégué du Pétrole.

M. Sanallah a accusé le ministre de mener une campagne médiatique sans raison contre le secteur pétrolier, ajoutant que M. Aoun "travaille pour détruire la seule compagnie qui a pu travailler dans des conditions très difficiles".

Il a ajouté : "votre démarche ne préserve pas l'intérêt national. Pourquoi attaquez-vous le secteur pétrolier tout en sachant que le Conseil d'administration de la société est légal et fort ?".

Il a accusé le ministre de "tenter de secouer la base légale et financière de la NOC", affirmant : "au lieu de remercier la compagnie dans laquelle vous avez travaillé, vous voulez, au contraire sa perte. Mais vous n'allez pas réussir".

"La NOC a 53 ans et n'a jamais cessé de fonctionner, nous la protégerons. Et le ministère a quel âge ? Un an ou six mois?". "Subissez-vous des pressions de la part des parties hostiles ou avez-vous des ennemis personnels après votre retraite en 2011?", s'est-il demandé.

Il a ensuite évoqué leur rencontre au moment où M. Aoun prenait ses fonctions, déclarant : "nous sommes restés ensemble pendant 3 heures. Nous vous avons souhaité la bienvenue. Nous avons échangé sur la nécessité de vous faciliter la difficile période de transition. Mais vous êtes devenu un obstacle. Vous ne répondez pas aux correspondances. Nous vous avons demandé de l'aide auprès du gouvernement mais vous répondez à toutes les correspondances par des interrogations ou par nous n'avons pas le temps pour répondre, nous sommes occupés".

Il a ajouté que M. Aoun a parlé de "la perte du quota de l'Etat dans des projets avec nos partenaires, cela est faux". Les mesures et les règles appliquées concernant le partage des revenus du pétrole "fonctionnent conformément à la loi".

"Les experts savent que nous protégeons les intérêts de l'Etat libyen et ce que vous dites est juste pour induire en erreur l'opinion publique ", a-t-il martelé.

-0- PANA AD/IN/JSG/SOC 03sept2021