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La compagnie aérienne TunisAir annonce le licenciement de 1.200 travailleurs en trois ans

Tunis, Tunisie (PANA) - La Compagnie tunisienne du transport aérien, TunisAir, a décidé de licencier 1.200 travailleurs en trois ans, à raison de 400 employés par an à partir de janvier 2020, a annoncé jeudi, le président-directeur général de TunisAir, Elyès Mnakbi.

 

Cette mesure s'inscrit dans le cadre d'un plan de réformes initié par la compagnie afin de surmonter les difficultés financières auxquelles elle est confrontée, a précisé le PDG. Il a confirmé les retards enregistrés par les vols de TunisAir à cause "des moyens limités en termes de flotte".

 

La crise économique à laquelle la Tunisie est actuellement confrontée a touché les plus grandes entreprises publiques du pays dont la compagnie aérienne et ce, depuis la révolution de 2011.

 

TunisAir a perdu durant ces huit dernières années d'importants revenus et fait face à des problèmes techniques et logistiques, sans compter la perte du marché libyen qui représentait près du quart des activités commerciales de la compagnie, portant le déficit financier en 2017 à près de 165 millions de dinars tunisiens.

 

Ce déficit financier est dû, selon des sources officielles, à un personnel pléthorique, ce qui a entraîné la hausse des charges salariales, à la suite de nominations anarchiques et d'importants recrutements effectués par la compagnie en trois ans pendant la gouvernance de la Troïka dirigée par le mouvement islamo-conservateur, Ennahda.

 

Face à cette situation, plusieurs experts ont plaidé pour la vente de la compagnie afin qu'elle devienne compétitive, provoquant des craintes sur la privatisation de TunisAir et le licenciement de milliers de travailleurs avec des conséquences sociales tragiques.

 

La principale centrale syndicale du pays, l'Union générale tunisienne du travail a, à plusieurs reprises, rejeté la privatisation et le licenciement dans les sociétés publiques. Alors que la compagnie aérienne tunisienne envisage de conquérir le marché africain et d'ouvrir son espace aérien aux compagnies européennes, plusieurs organisations politiques et syndicales ont exprimé leur rejet de l'accord sur le ciel ouvert qu'elles considèrent "comme un plan méthodique pour vendre la compagnie".

 

-0- PANA YY/IN/IS/SOC 18nov2019