La communauté internationale invitée à prendre la pleine mesure de la situation particulière du Mali
Bamako, Mali (PANA) - Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a invité la communauté internationale à prendre la pleine mesure de la situation particulière du Mali, plongé depuis 2012 dans une crise multidimensionnelle, plaidant pour la compréhension et une lecture plus réaliste et pragmatique des évènements du 25 mai dernier dans ce pays.
Lors d'une rencontre lundi à Bamako avec les ambassadeurs et représentants d'organisations internationales accrédités au Mali, le chef de la diplomatie malienne a exprimé sa gratitude "aux pays africains frères et à la communauté internationale pour les sacrifices consentis aux côtés de son pays, et aux pays et organisations internationales, particulièrement, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour son accompagnement constant à travers ses sommets spécifiques consacrés à la situation du Mali".
"Suite à l’avènement de nouvelles autorités à la tête de la Transition, le sommet extraordinaire des chefs d’État de l’organisation tenu à Accra le 30 mai, a suspendu le Mali. Mais pour autant, elle n’a pas abandonné notre pays. Car, à ce sommet, la CEDEAO a non seulement réaffirmé sa ferme volonté d’accompagner le processus de transition, mais aussi exhorté l’ensemble de ses partenaires à poursuivre leur soutien au Mali pour la réussite de la Transition", s'est réjoui M. Diop.
Pour lui, les sanctions ne peuvent que fragiliser davantage le Mali et exposer encore plus la région du Sahel.
"Nos efforts doivent être concentrés sur la réussite de la Transition. Une levée des mesures de suspension et un engagement constructif avec les autorités de la Transition et l’ensemble des acteurs maliens y contribueront grandement", a insisté Abdoulaye Diop.
Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a réaffirmé la volonté inébranlable des autorités de la Transition de respecter tous les engagements pris, notamment l’organisation d’élections crédibles et transparentes aux échéances prévues, la mise en œuvre intelligente et efficiente de l’Accord pour la paix et la réconciliation, la mise en œuvre des réformes institutionnelles afin de doter le pays de structures de gouvernance crédibles et l’amélioration de la sécurité pour permettre le retour de l’administration sur l’ensemble du territoire.
À l’issue de la rencontre, le ministre Abdoulaye Diop a souhaité faire en sorte que le Mali reprenne sa place sur la scène internationale et entretienne un engagement constructif avec la communauté internationale.
"C’est de la solidarité des pays et de la communauté internationale et de leur compréhension dont le Mali a besoin", a indiqué M. Diop.
Pour sa part, le doyen du corps diplomatique, l’ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali, Hassan Naciri, a assuré que la communauté internationale n’a à aucun moment abandonné le Mali.
De son côté, Bart Ouvry, ambassadeur de l’Union européenne au Mali, a indiqué qu’il est très important de maintenir leur accompagnement à la Transition parce qu’ils reconnaissent la place centrale du Mali dans la stabilisation de tout le Sahel et de toute la zone de l’Afrique occidentale.
Selon lui, les assurances données par le ministre sur l’organisation d’élections crédibles dans les échéances sont pour l’Union européenne très importantes.
Il a ainsi renouvelé l’engagement de l’Union européenne à soutenir l’organisation des élections.
On rappelle que plusieurs organisations internationales et sous-régionales, notamment l'Union africaine, la CEDEAO et l'Organisation internationale de la Francophonie, ont suspendu le Mali de leurs instances; la Banque mondiale a également suspendu temporairement ses opérations financières en faveur du Mali, suite au coup d'Etat militaire contre les autorités de la Transitions, le 24 mai dernier.
-0- PANA GT/JSG/SOC 22juin2021
