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La Turquie, principal obstacle à la paix en Libye, selon la France

Paris, France (PANA) - Dans une déclaration publiée mercredi, le gouvernement français  accuse la Turquie d’être le principal obstacle à la paix et à la stabilité en Libye en violant l'embargo sur les armes des Nations unies dans ce pays avec son soutien aux offensives du gouvernement de Tripoli contre les forces du maréchal Haftar.

« Le principal obstacle à l’établissement de la paix et de la stabilité en Libye réside aujourd’hui dans les violations systématiques de l’embargo sur les armes des Nations unies, en particulier de la part de la Turquie, en dépit des engagements pris à Berlin au début de l’année », a déclaré, mercredi, Agnès von der Mühll, directrice de la communication et de la presse, porte-parole du Quai d’Orsay au cours d’un point de presse.

La porte-parole du Quai d’Orsay a ajouté que la France ne choisit pas un camp ou l’autre en Libye et a toujours affirmé qu’il n’y aura pas de solution militaire dans ce conflit et a travaillé au cours des dernières semaines à la relance des négociations en vue de la conclusion rapide d’un cessez-le-feu sous l’égide des Nations unies et dans le cadre fixé à Berlin.

Dans le conflit qui se déroule en Libye opposant les troupes loyales au Gouvernement d'union nationale (GNA) présidé par Fayez al-Sarraj, reconnu par la Communauté internationale, et l'Armée nationale libyenne (ANL) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, la Turquie soutient le GNA face à l’ANL soutenu notamment par la Russie, l'Egypte et les Emirats arabes unis.

Ces derniers jours, la France accuse la Turquie de fournir des armes au GNA en violation de l'embargo des Nations unies. Dimanche, la présidence française avait déjà dénoncé un interventionnisme "inacceptable" de la Turquie.

« Le soutien apporté par la Turquie à la poursuite de l’offensive du gouvernement d’entente nationale va directement à l’encontre des efforts visant à obtenir une trêve immédiate auxquels nous prenons part. Ce soutien se double de comportements hostiles et inacceptables des forces maritimes de la Turquie à l’égard d’alliés de l’OTAN, visant à entraver les efforts de mise en œuvre de l’embargo sur les armes des Nations unies. Ces comportements comme toutes les ingérences étrangères dans le conflit libyen doivent cesser », a souligné la directrice de la communication et de la presse du Quai d’Orsay.

La situation en Libye, rappelle-t-on, s’est graduellement détériorée avec la disparition du colonel Kadhafi en octobre 2011 et a doublé d’intensité depuis le 4 avril dernier avec les combats qui se déroulent près de Tripoli entre les troupes loyales au GNA et l'ANL avec un bilan de plus de 1 000 morts et 128 000 déplacés.

Les deux protagonistes sont soutenus par des alliés lesquels ne respectent pas l'embargo sur les armes en Libye établi par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, ce qui a contribué à l'escalade des hostilités sur le terrain.

-0- PANA BM/BEH 18juin2020