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La Tunisie décline l'invitation "tardive" de l'Allemagne pour participer à conférence sur la Libye

Tunis Tunisie (PANA) - La Tunisie a décliné l’invitation adressée vendredi par la chancelière allemande, Angela Merkel, au président tunisien, Kaïs Saïed, pour participer à la conférence de Berlin consacrée à la crise en Libye, annonce samedi un communiqué du ministère tunisien des Affaires étrangères.

Une invitation que la Tunisie a jugée "tardive" pour expliquer sa décision de la décliner, ajoute le communiqué.

Tout en exprimant "sa gratitude et ses remerciements" à Mme Merkel pour l’invitation à la conférence de Berlin prevue dimanche, la Tunisie a déploré le retard accusé par l’invitation, "mais aussi l’absence de la Tunisie aux préparatifs qui ont débuté en septembre dernier", et ce, "malgré son attachement à être en première ligne des pays qui ont participé à la résolution de la crise libyenne", souligne le texte.

La Tunisie a tenu cependant à souligner que cette décision "n’entache en rien son engagement et ses efforts pour trouver une solution à la crise libyenne, dans le cadre de la légitimité internationale, sans intervention étrangère, et en se tenant à égale distance des deux protagonistes", surtout que "la Tunisie a un intérêt direct dans l’instauration de la paix en Libye".

Elle a aussi fait valoir, à cet égard, son élection comme membre non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU et par ailleurs présidente de la session en cours de la Ligue arabe.

A ce jour, les pays et organisations suivants ont été invités à cette conférence : Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France, Chine, Emirats arabes unis, Turquie, Congo, Italie, Egypte, Algérie, Nations Unies, Union européenne, Union africaine et Ligue arabe.

Les milieux politiques tunisiens avaient exprimé ces dernières semaines "leur grand étonnement" pour la non invitation de la Tunisie, surtout que le ministre allemand des Affaires étrangères a été la première personnalité à rendre visite au président tunisien après sa prise de fonctions et lui avait exprimé "l'importance du rôle de la Tunisie en Libye".

Des sources diplomatiques avaient estimé que la non invitation de la Tunisie était une sanction destinée à isoler le président tunisien pour sa position contre "la normalisation avec Israël et pour avoir démis l'ancien ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, soupçonné de vouloir "normaliser avec l'État hébreu".

Pourtant, le gouvernement d'union nationale sous la conduite de Fayez a Sarraj, avait souligné que la participation de la Tunisie en tant que pays voisin direct, était  importante pour l'instauration de la paix en Libye, rappelle-t-on.

Les participants à la conférence de Berlin se pencheront sur plusieurs dossiers dont les plus importants concernent la consolidation du cessez-le-feu précaire qui a été décrété le 12 janvier dernier à l'initiative conjointe des présidents russe et turc, Vladimir Poutine et Tayyip Erdoğan et la pression pour faire sortir les forces étrangères du conflit libyen.

-0- PANA YY/IN/JSG/SOC 18jan2020