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La Guinée attend la dépouille d'une jeune femme violée plusieurs fois dans une clinique à Conakry

Conakry, Guinée (PANA) - Plusieurs organisations de défense des Droits de l'homme et de la femme en Guinée envisagent de faire, ce mardi, aux environs de 20 heures, un sit-in à l’aéroport international de Conakry-Gbessia où est attendue la dépouille de la jeune dame M’Mah Sylla, (25 ans), décédée le week-end dernier dans une clinique tunisienne, où elle avait été évacuée après avoir été droguée, puis violée plusieurs fois avant une opération d’avortement par des médecins dans la capitale guinéenne.

Les mêmes organisations envisagent de mener des actions pour exprimer leur indignation après le décès de la jeune dame qui avait été évacuée par les nouvelles autorités après quelques jours d’hospitalisation dans un Centre hospitalier universitaire (CHU) de Conakry.

La dame Sylla a rendu l’âme dans la nuit de samedi à dimanche, ont expliqué des sources proches de sa famille, après une seconde intervention chirurgicale suivant cinq autres opérations effectuées avant son transfert en Tunisie.

Dès l’annonce de son décès, le Premier ministre, Mohamed Béavogui, a présenté les condoléances du gouvernement à la famille de la défunte avant de demander au Garde des Sceaux, ministre de la Justice, d’accélérer la procédure pour un procès à l’encontre de toutes les personnes impliquées dans cette affaire.

L'annonce du décès de la jeune dame a provoqué une levée de boucliers dans la capitale où les cas de viol sont fréquemment dénoncés, souvent réglés à l'amiable. 

Intervenant dans une émission de grande écoute sur les ondes d’une radio privée de la place, le président de l’Ordre national des médecins de Guinée, Pr. Hassan Bah, a déclaré lundi, que le décès de la jeune dame était le fait de « délinquants sexuels ».

Déplorant le comportement de ces « soi-disant médecins », le président de l'Ordre national des médecins a indiqué cependant qu’il ne faut pas aller vite en besogne, estimant que les personnes mises en cause ne sont pas inscrites au niveau du conseil de l’Ordre des médecins.

«Pour nous, il ne s’agit pas de médecins, mais de simples délinquants sexuels qui ont commis cet acte dans l’exercice illégal de la profession médicale », a-t-il expliqué, ajoutant avoir déjà commis un avocat pour défendre l'Ordre des médecins dans ce dossier.

-0- PANA AC/JSG/SOC 23nov2021