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La CEDEAO lèvera ses sanctions contre le Mali dès que ses exigences seront respectées

Bamako, Mali (PANA) - Le Représentant-résident au Mali du président de la Commission de de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Pr. Hamidou Boly, a déclaré mercredi à Bamako, à l'issue d'une audience avec le nouveau Premier ministre malien, Moctar Ouane, que les sanctions prises contre le Mali seront levées dès que ce pays se soumettra aux exigences de l'organisation sous-régionale.

Le Pr. Boly a indiqué que ce n’est pas de gaieté de cœur que ces sanctions ont été prises contre le Mali.

"Ce sont nos textes fondamentaux qui l’exigent et qui demandent que lorsque le pouvoir change de façon non constitutionnelle, le pays soit frappé par ces sanctions", a expliqué le Pr. Hamidou Boly, précisant que ce sont des sanctions qui sont mises en œuvre pour essayer de ramener vite le pays sur de bons rails.

"Dès lors que le Mali va se soumettre aux exigences de la CEDEAO, les sanctions seront totalement levées", a-t-il insisté, soulignant qu’il y a eu de grands pas qui ont été faits, notamment la nomination d’un président et d’un Premier ministre civils.

"Il reste quelques petits détails au niveau de la Charte de la Transition qui concernent les attributs du vice-président qui doivent être bien clarifiés pour que cela ne pose pas d’ambiguïté dans le futur", a indiqué M. Boly, qui a évoqué la libération des personnalités détenues depuis le 18 août dernier.

"Une détention qui n’est pas conforme aux notions de droits de l’Homme", a-t-il estimé.

Le Pr. Hamidou Boly a jugé que les sanctions prises contre le Mali ne sont pas dures, mais modérées, tout en faisant remarquer que ces sanctions permettent l’importation des denrées de première nécessité.

"On tient compte de la vie des populations pour qu’elles ne soient pas affectées", a dit le représentant-résident du président de la Commission de la CEDEAO.

Selon lui, la CEDEAO est au Mali, à la disposition des autorités de ce pays pour les aider à faire avancer les choses.

Après la désignation d’un président et d’un Premier ministre civils pour diriger la Transition, conformément aux exigences de la CEDEAO, le regard des Maliens est désormais tourné vers l’organisation sous-régionale pour la levée des sanctions contre leur pays.

En dehors de la désignation d'un président et d'un Premier ministre civils, la CEDEAO exige que le vice-président ne s'occupe que des questions de défense et de sécurité et demande la dissolution du Comité national pour le salut du peuple  (CNSP) créé par la junte militaire au lendemain du coup d'Etat contre le Président Ibrahim Boubacar Kéita, le 18 août dernier.

Dans la charte élaborée à l'issue des concertations nationales tenues du 10 au 12 septembre pour mettre en place les organes de la Transition au Mali, il est mentionné que le vice-président, en plus de la Défense et de la Sécurité, devra s'occuper de la refondation de l'Etat; ce que récuse la CEDEAO, qui pense que cette prérogative revient au président de la Transition.

-0- PANA GT/JSG/SOC 1oct2020