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La BAD, la FAO et le Sud-Soudan signent un protocole d'accord pour un don de 14 millions de dollars destiné à stimuler les marchés agricoles

Abidjan, Côte d'Ivoire (PANA) - La Banque africaine de développement a signé, mercredi, les protocoles de décaissement d'une subvention de 14 millions de dollars au Sud-Soudan pour stimuler les marchés agricoles dans le cadre d'un projet qui sera mis en œuvre par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).


Le projet de développement des marchés agricoles, de la valeur ajoutée et du commerce (AMVAT) vise à améliorer la productivité agricole et à stimuler la commercialisation et le commerce des produits agricoles au Sud-Soudan.


Il sera mis en œuvre par la FAO en étroite liaison avec le ministère de l'Agriculture et de la Sécurité alimentaire du Sud-Soudan.


Ce projet de cinq ans contribuera à accroître la productivité et les revenus de près de 20 000 familles d'agriculteurs dans les États d'Équatoria central et oriental et de Jonglei, dont la plupart sont d'anciennes personnes déplacées à l'intérieur du pays qui sont maintenant rentrées chez elles.


Selon un communiqué publié par la BAD, le projet créera des opportunités commerciales de regroupement pour les agriculteurs et les commerçants, y compris les femmes et les jeunes, et leur fournira de nouvelles compétences et l'équipement agroalimentaire dont ils ont besoin pour produire des produits compétitifs.


Elle a expliqué que 20 centres d'affaires d'agrégation serviront de "guichets uniques" où les agriculteurs pourront accéder à des services de vulgarisation et se connecter aux marchés pour leurs produits à valeur ajoutée. Les groupes d'agriculteurs qui rejoindront les centres verront leurs produits non seulement testés et certifiés en termes de qualité, mais aussi commercialisés avec le secteur privé en leur nom.


"Une économie diversifiée, loin du pétrole, et une croissance à long terme dépendent de la promotion du développement de l'agrobusiness", a déclaré Athian Ding Athian, ministre des Finances et de la Planification du Sud-Soudan, lors de la cérémonie de signature, en remerciant la Banque africaine de développement pour son aide croissante.


"Avec le soutien de nos partenaires, nous construisons un meilleur environnement commercial et de marketing pour les agro-industries, en augmentant les revenus des gens et en créant de nouveaux emplois, en particulier pour les jeunes", a-t-il souligné.


Le directeur national de la Banque pour le Sud-Soudan, Benedict Kanu, a noté qu'"un facteur clé expliquant le faible niveau de valeur ajoutée agricole de l'Afrique, et en fait du Sud-Soudan, est l'inefficacité des infrastructures de commercialisation. Cela empêche les agriculteurs et les transformateurs de réaliser la pleine valeur de leurs produits, même sous leur forme brute".


Le Sud-Soudan a un potentiel agricole non réalisé considérable, mais les effets de la violence continue combinée à des inondations sans précédent ont gravement endommagé la production alimentaire, entraînant une facture d'importation alimentaire énorme.


"Grâce à cette généreuse contribution de la Banque africaine de développement, les agriculteurs passeront plus rapidement de l'agriculture de subsistance à l'agriculture commerciale en ayant accès aux nouvelles technologies, aux marchés et aux liens avec d'autres services et acteurs", a déclaré M. Meshack Malo, représentant de la FAO au Sud-Soudan.


Malgré le potentiel agricole du pays et le fait que 78% de la population est employée dans l'agriculture, ce secteur ne contribue qu'à un dixième du PIB du Sud-Soudan. Les produits agricoles et alimentaires ont du mal à trouver leur place sur les marchés internationaux en raison notamment de l'absence de contrôles adéquats de la qualité des aliments.


La BAD et la FAO travaillent en partenariat avec des organismes gouvernementaux pour renforcer la sécurité et la qualité des produits agricoles locaux. À cette fin, deux mini-laboratoires d'essai seront créés en Équatoria central et oriental pour permettre aux agriculteurs de tester et de certifier leurs produits à valeur ajoutée, notamment les céréales, les oléagineux et le maïs, avant de les vendre sur différents marchés.

-0- PANA AR/BAI/IS 04fevr2021