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La BAD approuve la nouvelle stratégie de genre pour 2021-2025

Abidjan, Côte d'Ivoire (PANA) - La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé, jeudi, son approbation d'une nouvelle stratégie de genre pour 2021-2025 : "Investir dans les femmes africaines pour accélérer une croissance inclusive".

"C'est une étape importante pour la Banque, car elle guidera nos interventions au cours des cinq prochaines années alors que nous continuerons à accroître nos efforts pour obtenir des résultats et un impact maximum sur la construction de l'égalité des sexes sur le terrain pour que les femmes puissent s'épanouir", a déclaré Vanessa Moungar, directrice de la Banque pour le genre, les femmes et la société civile.

La stratégie, approuvée le 11 décembre 2020 par le conseil d'administration de la BAD, vise à renforcer l'engagement de la Banque en tant que leader sur le continent, pour atteindre l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et des filles en Afrique.

Pour combler les écarts existants qui entravent la contribution des femmes au développement, la Banque s'attaque aux obstacles à une transformation économique et sociale inclusive pour les femmes à travers l'Afrique, selon un communiqué publié par la Banque.

La nouvelle stratégie en matière de genre s'appuie sur trois piliers. Le premier pilier est "l'autonomisation des femmes par l'accès au financement et aux marchés". Il se concentre sur l'amélioration de l'accès au financement et à l'assistance technique pour les femmes entrepreneurs dans le développement de modèles d'entreprise, la planification financière et commerciale, afin de les transformer en entreprises productives et compétitives.

L'initiative phare de l'action financière positive pour les femmes en Afrique (AFAWA), dirigée par la Banque africaine de développement, est essentielle pour réaliser ce pilier, car elle vise à débloquer 5 milliards de dollars sur cinq ans pour soutenir les petites et moyennes entreprises des femmes. La Banque consacrera également des efforts à la création d'opportunités pour les femmes dans les secteurs non financiers.

Le deuxième pilier, "Accélérer l'employabilité et la création d'emplois pour les femmes par le renforcement des compétences", vise à accroître l'accès des femmes aux compétences et aux emplois pertinents en tenant compte de la nécessité d'initier davantage de femmes aux domaines des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques tout en tirant parti de la technologie pour améliorer l'accès aux compétences et à l'information.

L'amélioration de l'accès des femmes aux services sociaux par le biais des infrastructures est le troisième pilier sur lequel la Banque cherchera à influencer le développement d'infrastructures de qualité tenant compte des besoins des femmes, afin de garantir que les femmes aient un accès adéquat aux projets d'infrastructure et en bénéficient positivement en tant que parties prenantes, travailleuses et utilisatrices finales.

Soulignant que l'égalité des sexes est un moteur de la transformation de l'Afrique, la BAD a activement pris l'initiative sur les questions de genre depuis les années 1980, en développant et en mettant en œuvre des stratégies et des outils pour intégrer systématiquement les considérations de genre dans les opérations de la Banque, ainsi que des initiatives ciblées.

La vision de la Banque pour 2021-2025 en matière d'égalité des sexes et d'autonomisation des femmes et des filles consiste à transformer les secteurs clés du continent en terrains d'opportunités accessibles où les femmes, les filles, les hommes et les garçons, indépendamment de leurs origines, jouissent d'un accès et d'un contrôle égaux sur les ressources productives et bénéficient d'infrastructures et de services de soutien pour s'épanouir.

Félicitant toutes les parties pour leur contribution à l'élaboration de la nouvelle stratégie, Mme Moungar a déclaré : "L'ensemble de l'écosystème de la Banque a été étroitement associé à son développement grâce à un processus hautement consultatif impliquant le personnel de la Banque, les membres du conseil d'administration et les capitales, ainsi que les principales parties prenantes externes, à savoir les organisations de la société civile, les organisations régionales et internationales et les représentants des gouvernements".

Selon la BAD, l'inégalité des sexes sur le marché du travail coûte, chaque année, 95 millions de dollars US à l'Afrique subsaharienne. L'actuelle pandémie COVID-19 a encore exacerbé le besoin d'une attention immédiate pour soutenir les femmes et les filles vulnérables dans les zones fragiles.

Une étude récente publiée conjointement par la BAD, UN Women and Impact Her, basée sur une enquête menée auprès de plus de 1 300 femmes entrepreneurs dans 30 pays africains, a révélé que 80% des petites et moyennes entreprises détenues par des femmes ont dû fermer temporairement ou définitivement leurs portes en raison des restrictions liées à la pandémie.

Grâce à cette nouvelle stratégie en matière de genre, la Banque a assuré qu'elle tirerait profit de sa longue expérience, de son leadership et de son pouvoir de rassemblement, ainsi que de son avantage comparatif pour obtenir un impact maximal sur le terrain.

-0- PANA AR/BAI/IS 08janv2021