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L’État du Niger a perdu quelque 32 milliards de F CFA dans des malversations financières

Niamey, Niger (PANA) – Le cumul du manque à gagner pour l’État du Niger issu du rapport définitif sur l’affaire dite du ministère de la Défense nationale relative à des malversations financières sur des achats des armements militaires est finalement de 32.643.221.746 F CFA contre 76.135.383.473 F CFA, comme annoncé dans le rapport provisoire.

 

Dans un point de presse, le procureur de la république près le tribunal de grande instance hors classe de Niamey, Maman Sayabou a révélé qu’au titre de la surfacturation, le rapport définitif après contradiction avec les fournisseurs fait ressortir un manque à gagner de 12.101.192.965 F CFA au lieu de 48.333.755.014 F CFA dans le rapport provisoire. Pour les matériels non livrés, il s’agit d’un montant de 18.571.156.072 F CFA au lieu de 27.801.628.459 F CFA du rapport provisoire.

 

« En clair, le cumul du manque à gagner pour l’Etat issu du rapport définitif est de 32.643.221.746 F CFA », a précisé le procureur de la république.

 

Cette affaire résulte d’un contrôle mené par l’Inspection Générale des Armées et la Gendarmerie sur la période allant de 2017-2019. L’inspection a porté au total sur 177 dossiers de marchés négociés suivant la procédure d’entente directe dont 15 dossiers non apurés, relèvent des gestions antérieures à 2017.

 

Selon le procureur de la république ce rapport provisoire, a fait l’objet de contradictions, lesquelles ont été intégrées dans un rapport définitif en date du 3 avril 2020 portant l’affaire à 32.643.221.746 F CFA et non 76.135.383.473 F CFA, comme annoncé dans le rapport provisoire.

 

Il ressort de ce rapport définitif des irrégularités dans la chaîne de passation de certains marchés, des livraisons non conformes, des livraisons partielles ou une absence totale de livraison et des surfacturations dans certains cas. M. Maman Sayabou Issa devait aussi préciser que dès réception de ce rapport définitif, le 3 avril 2020, le Président de la République a donné instruction de le transmettre au ministère de la Justice qui, immédiatement a saisi le Procureur Général, lequel à son tour avait saisi le Procureur de la République le même jour.

 

L’examen du dossier de la procédure transmis au parquet en date du 22 juin 2020 fait ressortir selon le Procureur de la République, des faits susceptibles de recevoir des « qualifications pénales » et justifier l’ouverture d’une information judiciaire contre des personnes dénommées et leurs complices pour plusieurs infractions à la loi pénale notamment «atteinte à la liberté d’accès et à l’égalité des candidats devant les marchés publics, «faux et usage de faux en écriture publique et de commerce», «enrichissement illicite» et «complicité».

-0- PANA SA/IS 24juin2020