L'UE sanctionne le chef suprême du groupe paramilitaire soudanais pour les atrocités commises au Darfour
Port Soudan, Soudan (PANA) - L'Union européenne (UE) a fermement condamné les atrocités graves et persistantes perpétrées par les Forces de soutien rapide (RSF), un groupe paramilitaire soudanais, notamment après la prise de la ville d'El Fasher.
Dans un communiqué de presse publié jeudi, l'UE a souligné que le ciblage délibéré de civils, les meurtres à caractère ethnique, les violences sexuelles et sexistes systématiques, la famine comme méthode de guerre et le refus d'accès à l'aide humanitaire constituent des violations graves du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme. De tels actes peuvent constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.
« En réponse à ces crimes, le Conseil des affaires étrangères de l'UE a adopté aujourd'hui des mesures restrictives à l'encontre d'Abdelrahim Hamdan Dagalo, le commandant en second des RSF », a déclaré l'Union européenne, ajoutant que l'UE était prête à imposer toute autre mesure restrictive, le cas échéant, à tous les acteurs responsables de la déstabilisation du Soudan et de l'entrave à sa transition politique.
Elle a fait valoir que la garantie de la responsabilité est au cœur des conclusions du Conseil des affaires étrangères de l'UE sur le Soudan du 20 octobre 2025. L'UE renforcera son soutien à la documentation et à l'enquête sur ces violations afin de briser le cycle persistant d'impunité, qui continue d'engendrer de nouvelles atrocités.
Elle a déclaré que l'UE soutenait le rôle essentiel joué par les mécanismes de responsabilité, notamment la Cour pénale internationale (CPI) et la Mission d'enquête internationale indépendante des Nations unies, ainsi que leurs enquêtes sur les crimes commis par le RSF, les Forces armées soudanaises (SAF) et leurs associés.
La culture de l'impunité au Soudan doit prendre fin, a déclaré l'UE, ajoutant que les responsables doivent être amenés à rendre des comptes.
La déclaration a souligné que la responsabilité première de mettre fin au conflit incombe aux dirigeants des RSF, des SAF et de leurs milices alliées, ainsi qu'à ceux qui leur apportent un soutien direct ou indirect.
« Nous exhortons tous les acteurs extérieurs à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la vente ou à la fourniture d'armes et de matériel connexe à toutes les parties, conformément à l'embargo sur les armes établi par les résolutions 1556 et 1591 du Conseil de sécurité des Nations unies. L'UE continuera à plaider en faveur de l'extension du mandat de la CPI et de l'embargo sur les armes à l'ensemble du pays».
L'UE a exhorté toutes les parties au conflit à reprendre les négociations afin de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et durable, conformément à la déclaration du 12 septembre du Quad (Etats-Unis, Egypte, Arabie saoudite et Emirats arabes unis).
La déclaration indique que l'Union européenne continuera à travailler avec le Quad et d'autres partenaires internationaux, notamment en tant que coprésidente des conférences de Paris et de Londres, afin de mettre fin aux souffrances du peuple soudanais et de trouver une solution pacifique et durable au conflit. « Le cycle de violence au Soudan doit prendre fin».
Elle souligne en outre que la protection des civils et l'accès humanitaire ne dépendent pas d'un cessez-le-feu.
L'UE a appelé à des mesures concrètes pour protéger les civils, y compris les travailleurs humanitaires et médicaux, les organisations locales et les intervenants locaux, et salue leur courage.
« Toutes les parties au conflit doivent respecter le droit international humanitaire. Les civils en déplacement et souhaitant quitter El Fasher et d'autres villes assiégées doivent bénéficier d'un passage sûr. Les personnes retenues en otage doivent être libérées immédiatement».
La déclaration a souligné la nécessité de garantir un accès humanitaire immédiat, inconditionnel, sûr et sans entrave, dans le plein respect du droit international humanitaire. « Aucuns frais administratifs ni taxes ne doivent être imposés aux acteurs humanitaires, et la délivrance et le renouvellement des visas et des permis de voyage doivent être accélérés. L'expulsion arbitraire du personnel humanitaire ne peut avoir lieu. L'ONU doit être autorisée à maintenir une présence permanente au Darfour et dans d'autres zones échappant au contrôle des Forces armées soudanaises».
« A plus long terme, seul un vaste processus politique inclusif, mené et pris en charge par le Soudan, pourra répondre aux griefs qui alimentent les conflits au Soudan, tels que la marginalisation des périphéries. L'UE engagera le dialogue avec toutes les parties au conflit et renforcera son soutien au dialogue entre les groupes politiques civils soudanais, en étroite collaboration avec l'Union africaine, l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), les membres du Quad et d'autres partenaires».
L'UE a réaffirmé son engagement à soutenir la souveraineté, l'unité et l'intégrité territoriale du Soudan et à veiller à la préservation de ses institutions étatiques.
« L'UE rejette l'émergence de structures gouvernementales parallèles et toute action susceptible d'entraîner la partition du pays, ainsi que toute ingérence extérieure qui exacerbe les tensions et alimente le conflit », indique le communiqué.
-0- PANA MO/MA/BAI/IS 21nov2025




