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L'UA souhaite que les politiques des Etats conduisent à un changement majeur du commerce intra-africain

Yaoundé, Cameroun (PANA) - L'Union européenne (UE) est devenue le principal perdant des dernières tendances commerciales internationales observées par une équipe de recherche de la Commission de l'Union africaine, qui montre que les exportations des pays d'Afrique de l'Est vers la zone euro ont chuté de 20 pc.

Cependant, les échanges commerciaux entre les pays africains sont passés de 12 à 18 pour cent.

Les produits américains dominent désormais les marchés africains tandis que les pays asiatiques ont effectivement remplacé les produits européens en Afrique, a déclaré mardi Ligane Séne, chargé de recherche en politiques économiques à l'UA.

Devant le Comité technique spécialisé (CTS) sur les finances, les affaires monétaires, la planification et l'intégration économiques, qui se tient jusqu'au 8 mars prochain au Cameroun, M. Sene a souligné que les changements de politique publique ont permis de modifier en profondeur les tendances du commerce régional et international, mais que les défis demeurent.

Le CTS, qui réunit les ministres des Finances et de la planification économique, a été convoqué pour examiner diverses politiques économiques susceptibles de contribuer à relancer la croissance économique et à promouvoir l'intégration en Afrique, préparant ainsi la création d’une plate-forme commerciale continentale.

M. Séne a indiqué que la répartition inégale des richesses persistait en Afrique, qui  enregistre systématiquement un taux de croissance moyen de 4,6 pc, tandis que la croissance future devrait atteindre 7,2 pc par an.

Pour relever les principaux défis économiques auxquels sont confrontés la plupart des pays africains, le Dr Séne a estimé qu'il était important que les responsables gouvernementaux se concentrent sur les indicateurs non monétaires de la pauvreté si on veut augmenter le taux de production économique.

Ces indicateurs comprennent les faibles niveaux d’éducation, les taux d’abandon scolaire et le manque d’accès aux établissements de santé, par opposition aux faibles revenus,

Le responsable des affaires économiques, chargé de renseigner les ministres sur les politiques publiques nécessaires pour parvenir à une croissance économique susceptible d'avoir un impact sur la pauvreté et de créer des emplois, a noté que le secteur manufacturier en Afrique avait traditionnellement le plus fort potentiel de réduction de la pauvreté.

M. Séne a noté que le secteur manufacturier en était à ses balbutiements en Afrique et que les efforts visant à transformer ce secteur sont restés faibles, car les ressources disponibles n’ont souvent pas été à la hauteur de la production requise pour obtenir des résultats.

Il a recommandé que des mesures soient mises en place pour améliorer le flux d'informations commerciales, ce qui est une étape cruciale pour garantir que les gouvernements africains puissent réaffecter des fonds et de la main-d'œuvre afin d'obtenir des résultats issus du secteur manufacturier, en particulier de l'industrie textile en Afrique, qui est en pleine croissance.

M. SÉne a affirmé qu'il était toujours regrettable que l'industrie textile en Afrique n'ait pas réussi à devenir un secteur en expansion, faute de  technologie et de sophistication nécessaires pour se hisser à l’échelle mondiale.

Il a indiqué que la plus grande part des gains économiques africains concernait le secteur des services, qui représente les segments les plus importants de l'économie locale, tandis que l'Afrique du Nord affiche les secteurs manufacturier et industriel les plus performants du continent, qui pourraient être exploités par le reste de l'Afrique.

"Le défi consiste à accroître la productivité industrielle pour faire la différence lorsque la référence aux exportations est synonyme de productivité économique", a souligné M. Séne.

-0- PANA AO/MA/AKA/JSG 6mars2019