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L'UA organise un Sommet spécial avant le lancement du Traité de libre-échange africain

Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) - Les dirigeants africains se sont réunis samedi en Sommet extraordinaire de l'Union africaine afin de discuter de l'entrée en vigueur imminente de la zone de libre-échange continentale (ZLECA).

Le sommet s'est ouvert sur un plaidoyer en faveur d'un nouveau traité visant à aider les femmes et les petites entreprises à faire du commerce transfrontalier avant l'entrée en vigueur du traité en janvier 2021.

Le chef de l'Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa, président de l'UA, a déclaré que l'entrée en vigueur de la zone de libre-échange africaine marquait la réalisation du rêve africain d'un continent plus uni, plus prospère et plus intégré, faisant du commerce avec lui-même et exploitant ses prouesses économiques.

"Le traité améliorera l'Afrique en tant que destination d'investissement et marché de plus d'un milliard de personnes. Ce traité (ZLECA) est plus crucial que jamais. Il permettra d'accroître la capacité de production des pays. Pour soutenir ce traité, nous devons renforcer la place des femmes dans l'économie. Nous devrions envisager un protocole de l'Union africaine sur les femmes. Ce type de protocole serait un catalyseur pour l'entreprise privée en Afrique", a estime le président Ramaphosa dans son discours d'ouverture.

Les échanges commerciaux dans les 55 États membres de l'Union africaine devraient commencer en janvier 2021, suite à la décision de 34 pays africains de notifier à la Commission de l'UA l'adoption de lois nationales reconnaissant le traité de la ZLECA, qui autorise les échanges transfrontaliers.

"L'approche du développement est au cœur de ce traité", a indiqué le président Ramaphosa en référence à l'accord de libre-échange entre l'Afrique et l'Union africaine.

"Elle va vers la construction d'une infrastructure et d'une chaîne de valeurs pour l'Afrique. La ZLECA apporte la promesse d'un nouveau départ. Nous réaffirmons notre optimisme. La  ZLECA aidera à réaliser ces opportunités en attirant plus de commerce et plus d'investissements en Afrique", a-t-il souligné.

Au moins 41 des 55 pays ou territoires douaniers ont soumis leurs offres tarifaires, qui comprennent le régime fiscal commun couvrant les marchandises entrantes, les matières premières, les produits semi-finis et finis ou industriels.

Les offres tarifaires ont été soumises à l'UA et au secrétariat de la ZLECA, selon Wamkelle Mene, secrétaire général du secrétariat de laZLECA basé à Accra, au Ghana.

M. Mene a déclaré que les offres tarifaires permettant le commerce dans le cadre du traité ZLECA ont été reçues des membres de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Auparavant, il était impossible pour les différents pays des différents coins de l'Afrique de commercer entre eux en raison de l'incapacité à harmoniser les différents régimes de taxation extérieure.

En Afrique de l'Est, le tarif extérieur commun (TEC) reste à zéro, 10 et 25 pour cent, ce qui signifie que les matières premières nécessaires à la transformation des marchandises peuvent circuler en franchise de taxe, mais que les produits semi-finis sont taxés à 10 pour cent, tandis que les produits industriels finis tels que les pièces détachées automobiles sont taxés à 25 pour cent.

"Le traité est porteur de nos aspirations collectives pour une Afrique intégrée. Les pays d'Afrique ont travaillé dur pour en poser la pierre angulaire. Il ne fait aucun doute que cela va durer car il repose sur une base d'unité de toutes les nations", a déclaré le président Ramaphosa.

S'adressant au sommet, M. Mene a déclaré que la ZLECA offrait un outil pour mettre les économies africaines sur la bonne voie vers un système économique qui ne repose pas sur les modèles commerciaux de l'époque coloniale, où les pays africains restaient des exportateurs de matières premières et des importateurs de produits finis industrialisés.

M. Mene a déclaré que l'AfCFTA offrait aux pays africains une opportunité de redéfinir le commerce extérieur en étant capables de reconstruire un accord commercial qui soit réellement basé sur les relations économiques locales.

Il a ajouté que les accords commerciaux locaux profiteraient aux entreprises locales.
 -0- PANA AO/RA/BAI/JSG 7dec2020