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L'UA demande des mesures pour neutraliser les menaces qui pèsent sur les start-ups de l'économie bleue

Addis-Abeba, Éthiopie (PANA) - L'Union africaine a célébré la Journée africaine des mers et des océans en s'engageant à gérer les menaces environnementales pesant sur les océans afin d'exploiter les avantages de l'économie bleue.

 

La commémoration de l'édition 2021 de la Journée africaine des mers et des océans s'est tenue à Mahé, en République des Seychelles, le 6 août 2021, sous le thème "Transformer les défis des mers et des océans africains en opportunités", a indiqué, mercredi, la Commission de l'UA.

 

Josefa Sacko, commissaire de l'Union africaine (CUA) pour l'agriculture, a déclaré que les ressources aquatiques et marines massives en Afrique, qui comprennent les océans, les mers, les rivières et les lacs, créent un énorme potentiel pour le développement de l'économie bleue sur le continent.

 

"Les énormes possibilités offertes par l'économie bleue en Afrique peuvent changer la donne pour le continent en tant que moteur du développement socio-économique et de l'industrialisation. Elles peuvent également créer des emplois et améliorer les moyens de subsistance de la population du continent, en particulier des femmes et des jeunes", a ajouté Mme Sacko.

 

Elle a également évoqué les menaces potentielles qui pèsent sur le développement de l'économie bleue en Afrique, indépendamment des avantages et des opportunités associés aux ressources aquatiques des vastes océans, mers et eaux intérieures du continent.

 

Le potentiel de l'économie bleue en Afrique est toutefois gravement menacé, en grande partie à cause de la gouvernance, des problèmes de capacité, de la pollution due au déversement de déchets toxiques, de la mise au rebut inconsidérée de plastiques à usage unique, des marées noires, de la dégradation de l'environnement marin et de la croissance urbaine et industrielle rapide non gérée de manière durable.

 

Ces facteurs ont entraîné une forte pollution des océans, une perte de biodiversité, des trafics illégaux, une pêche illicite, non déclarée, non réglementée (INN) et sans discernement, le crime organisé transnational, une gouvernance et un leadership politique faibles, a-t-elle souligné.

 

Les défis comprennent également le changement climatique et la vulnérabilité aux événements météorologiques extrêmes, la surpêche, ainsi que les menaces pour la sécurité maritime, qui doivent être surmontés.

 

Compte tenu de l'objectif de sensibilisation au rôle critique joué par les océans et les mers d'Afrique dans la réalisation du développement durable dans le cadre de l'Agenda 2063 et des Objectifs de développement durable (ODD) de 2030, l'événement de commémoration a été organisé par la CUA, à travers son Département de l'agriculture, du développement rural, de l'économie bleue et de l'environnement durable (ARBE), en collaboration avec le gouvernement des Seychelles.

 

L'événement a également été l'occasion de réfléchir aux opportunités et aux défis auxquels sont confrontées les ressources de l'Afrique dans ses océans, ses mers, ses rivières et ses lacs et de délibérer sur les réponses politiques et institutionnelles appropriées.

 

Dans son discours d'ouverture, M. Wavel Ramkalawan, président des Seychelles et champion de l'Union africaine pour l'économie bleue, a appelé à la poursuite de la recherche scientifique, pour que les océans et les mers n'aient pas seulement une valeur écologique, nutritionnelle et économique, mais aussi pour qu'ils reconnaissent leur rôle de régulateurs climatiques clés qui influencent les systèmes météorologiques mondiaux.

 

Le président a également souligné l'importance de programmes éducatifs plus importants pour amener les communautés à attacher plus de valeur et de respect aux mers et aux océans d'Afrique, ainsi que la nécessité de transformer l'esprit des générations futures et de faire des jeunes de demain les gardiens de ces actifs importants.

 

"Nos nations doivent connaître les répercussions des interventions humaines, en particulier lorsqu'il y a surexploitation et que la durabilité est menacée. Notre angle mort "bleu" ou nos lacunes en matière de connaissances scientifiques sur les océans doivent être comblés", a-t-il ajouté.

 

Dans le cadre de sa première aspiration : "Une Afrique prospère fondée sur une croissance inclusive et un développement durable", l'Agenda 2063 reconnaît l'énorme potentiel de l'économie bleue en tant que catalyseur de la transformation socio-économique grâce à la connaissance de la biotechnologie marine et aquatique, à la croissance d'une industrie maritime à l'échelle de l'Afrique, au développement du transport maritime, fluvial et lacustre et de la pêche, ainsi qu'à l'exploitation et aux avantages des ressources minérales et autres en eaux profondes.

 

Elle prend également en compte la protection de l'environnement marin qui inclut les méthodes et stratégies de lutte contre le changement climatique.

 

L'Afrique compte actuellement plus de 12 millions de personnes engagées dans le seul secteur de la pêche, assurant la sécurité alimentaire et la nutrition de près de 200 millions de personnes et générant une valeur estimée à 24 milliards de dollars US par an, ce qui représente 1,26% du PIB des pays africains.

-0- PANA AO/MA/BAI/IS 12août2021