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L'Envoyé de l'ONU en Libye plaide devant le Conseil de sécurité pour la reprise du processus politique

Tripoli, Libye (PANA) - Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, chef de la mission d’appui en Libye (UNSMIL), Ghassan Salamé, a exhorté le Conseil de sécurité des Nations Unies sur la nécessité de revenir au processus politique dans le pays, appelant l'instance onusienne à "élargir le mandat de la mission des Nations Unies" en Libye.

 

Dans son exposé mercredi par vidéoconférence depuis le siège des Nations Unies à Tripoli, M. Salamé a également appelé le Conseil de sécurité des Nations Unies à "renouveler son appel aux États membres pour qu'ils ne fournissent plus d'armes à la Libye".

 

M. Salamé a déclaré : "La mission a documenté 40 cas de violation de l'embargo sur les armes imposé à la Libye par de nombreux pays", encourageant le Conseil de sécurité à "ajouter des dispositions dans les travaux de la mission leur permettant d'imposer un cessez-le-feu".

 

L’Envoyé de l’ONU, Ghassan Salamé, chef de la mission d’appui en Libye, a souligné que plus de 100 civils ont été tués, plus de 300 blessés et 120.000 civils déplacés par le conflit en cours dans la ville de Morzouk, et dans le sud-ouest du pays, exprimant son inquiétude à l'égard de l'élargissement du cercle géographique du conflit en Libye.

 

"Depuis le 4 avril, la portée géographique du conflit s'est élargie, faisant de nombreuses victimes, tant parmi les civils que parmi les combattants", a précisé M. Salamé, dans son exposé au Conseil de sécurité mercredi.  

 

Il a ajouté : "Aujourd'hui coïncide avec le 5ème mois après que Haftar a lancé son offensive pour contrôler Tripoli, ce qui a entraîné l'arrêt du processus politique actif et prometteur et a plongé le pays dans un état de conflit", appelant le Conseil de sécurité à appuyer fermement sa mission.

 

L’envoyé des Nations Unies en Libye a mis en garde le Conseil de sécurité des Nations Unies contre "deux scénarios inquiétants" en Libye en raison du conflit en cours, appelant à davantage d’efforts internationaux pour exhorter les parties à cesser de se battre, à reprendre le dialogue et à enclencher le processus politique.

 

"Nous sommes confrontés à deux scénarios inquiétants : le premier consiste à poursuivre le conflit et à accroître la menace terroriste, et le second à doubler le renforcement de la mobilisation militaire étrangère", a déploré M. Salamé.

 

Il a alors averti que "doubler le soutien militaire apporté à l'une des parties par des soutiens extérieurs entraînera le basculement de toute la région dans le chaos".

 

L'envoyé de l'ONU a souligné aussi qu'il avait effectué plusieurs visites au cours des derniers jours dans certains pays afin de tenir une réunion internationale sur la Libye, notant qu'il poursuivra ses visites dans les prochains jours afin de mobiliser un soutien accru pour cette réunion, dont la date n'a pas encore été fixée.

 

On rappelle que le plan de sortie de crise de M. Salamé comprend deux réunions, une regroupant les pays étrangers impliqués dans le dossier libyen et l'autre entre Libyens destinée à parachever le processus politique.

 

L'Emisaire onusien en Libye, Ghassan Salamé, a indiqué que la mission reçoit régulièrement des rapports sur "des arrestations arbitraires d'immigrés et de réfugiés, de sévices illicites et de conditions de détention inhumaines, notamment de graves surpeuplements, du manque de nourriture et d'eau".

 

"Suite à mon appel à la fermeture progressive de tous les centres de détention pour migrants et réfugiés, le ministre de l'Intérieur a ordonné le 1er août de fermer trois de ces centres et les Nations Unies ont soumis le gouvernement à l'accord national d'un plan d'urgence relatif aux choix alternatifs à l'arrestation des migrants et refugiés".

 

Il a expliqué que ce plan incluait "de les libérer dans les villes en leur fournissant une assistance et en leur fournissant des soins de santé, en leur permettant d'accéder au marché du travail et d'envisager des solutions durables pour eux en dehors de la Libye, car ces centres doivent être fermés par un processus progressif et délibéré permettant de fournir des moyens nécessaires pour que les agences des Nations Unies concernées aident ce groupe vulnérable".
-0- PANA BY/IS/SOC 04sept2019