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Kenya : Human Rights Watch se réjouit de la décison prise par les autorités sierra léonaises d'autoriser les filles enceintes et les filles mères à aller à l'école

Nairobi, Kenya (PANA) - L'organisation internationale de défense des droits humains Human Rights Watch s'est réjouie de la décision du gouvernement sierra-léonais d'autoriser les filles enceintes d'aller à l'école et a qualifié la mesure d'un pas important pour l'amélioration de l'éducation des filles dans ce pays de l'Afrique de l'Ouest.

 

Cette nouvelle mesure fait suite à l'annonce faite, le 30 mars 2020, par le président sierra-léonais, Julius Maada Bio et de son ministre de l'Education, David Moinina Sengeh de mettre un terme sans tarder à cette interdiction de fréquenter l'école mise en place depuis 2010 contre les filles en état de grossesse et les adolescentes mères.

 

"En mettant fin à cette mesure qui est en vigueur depuis 10 ans à l'encontre des filles en état de grossesse et des adolescentes mères, le gouvernement sierra-léonais a ainsi mis un terme à une injustice qui dure depuis longtemps", a déclaré Elin Martinz, éminent chercheur sur la situation des enfants au niveau de Human Rights Watch.

 

"Cette nouvelle décision gouvernementale va donner la chance à chaque fille de réaliser pleinement la plénitude de ses potentialités et d'accomplir ses objectifs en matière d'éducation", a-t-elle ajouté.

 

Human Rights Watch a également indiqué que la Sierra Leone faisait partie jusqu'ici de quelques pays africains qui ont explicitement interdit les filles en état de grossesse ou les filles mères de fréquenter les établissements scolaires.

 

En décembre 2019, une coalition de groupes sierra-léonais et internationaux avait saisi la Cour de la Justice de la CEDEAO qui a finalement jugé que la mesure était discriminatoire et exhorté le gouvernement Sierra léonais à la retirer, selon Human Rights Watch.

 

La Cour a également jugé que les écoles alternatives à l'intention des élèves enceintes, un programme du gouvernement sierra léonais financé en grande partie par les bailleurs de fonds, étaient également discriminatoires.

 

D'après Human Rights Watch, la grossesse chez les adolescentes est un phénomène endémique en Sierra Léone. 36% des cas de grossesse enregistrés dans le pays concernent les filles adolescentes et seulement 38% d'entre elles sont inscrites dans les établissements secondaires.

 

Vers la fin de l'année 2018, la première Dame de la République sierra léonaise, Fatima Bio, avait ouvert une campagne nationale dénommée "Hands OFF our girls".

 

Cette campagne avait pour objectif de participer à la réduction des mariages précoces et les cas de grossesse au niveau des adolescentes du pays, notamment la hausse des grossesses survenues après des viols commis durant la crise Ebola.

 

Dans un communiqué, Human Rights Watch a indiqué qu'à la suite de cette nouvelle mesure prise par les autorités du pays, le ministère sierra léonais de l'Education secondaire et de l'Education de base, va conduire un processus basé sur la collaboration et la consultation pour développer une politique exhaustive qui va mettre en exergue sa vision d'une "inclusion radicale" et d'une "sécurité exhaustive", dans laquelle tous les enfants sont invités et exhortés à réaliser leur droit à une éducation pour tous, sans discrimination".

 -0- PANA MA/BAI/IS 01avr2020