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Ghana : La CEDEAO préconise le renforcement de la question genre et une politique inclusive dans l'espace sous-régional

Accra, Ghana (PANA) - La Commission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a lancé un appel aux organes de gestion des élections en Afrique de l'Ouest pour qu'ils prennent des mesures concrètes en vue de renforcer la participation politique des femmes et la tenue de processus électoraux plus inclusifs dans la région.

 

"Les organes en charge de la gestion des élections (EMBS) jouent un rôle crucial et unique dans la consolidation de la démocratie et dans la promotion des droits humains dans nos pays. Ils sont par conséquent les organes à travers lesquels les droits des femmes peuvent être efficacement promus et renforcés", a indiqué la Commissaire de la CEDEAO en charge des affaires sociales et du genre, Dr Siga Fatima Njagne, à l'endroit des personnes focales en charge des questions du genre au niveau des organes de gestion des élections (EMBS) de la CEDEAO au cours du lancement d'un atelier à Accra, dans la capitale ghanéenne, ce mercredi, consacré à la validation du rapport sur l'état de l'intégration de la dimension genre et les organes en charge de la gestion des élections (EMBS) dans l'espace CEDEAO.

 

Selon un communiqué officiel, le directeur des affaires humanitaires et sociales de la CEDEAO, le docteur Sintiki Ugbe, a déclaré dans son adresse au cours de cet atelier, que la réalisation de la parité dans tous les processus politiques dans l'espace sous régional, "requiert que tous les supports soient mis à la dispositions des EMBS pour que les processus électoraux soient inclusifs".

 

Le plan stratégique de la CEDEAO sur les élections et le genre et le plan d'action validé par les experts régionaux avaient été approuvés par les ministres en charge des Affaires féminines en février 2017 et le conseil des ministres de la CEDEAO au mois de juin de la même année.

 

Ce plan était le fruit d'un engagement soutenu et une collaboration entre les services des affaires sociales et du genre, des affaires politiques, de la paix et de la sécurité de la CEDEAO, notamment la division pour l'assistance électorale "pour s'assurer d'une participation pleine des femmes dans les processus électoraux et pour veiller à ce que les élections organisées dans la communauté soient crédibles, pacifiques, et justes pour tout le monde, y compris les groupes vulnérables", a ajouté le Commissaire.

 

Les 10 domaines thématiques du Plan ou ses piliers stratégiques ont été conçus en un plan d'action quinquennal (2017-2022) mettant en exergue certaines actions spécifiques, y compris une étude cartographique sur l'évaluation de la parité et les organes de gestion des élections (EMBS) dans les processus électoraux en Afrique de l'Ouest, dont le rapport est en train d'être validé par les personnes focales en charge de la question du genre au niveau des EMBs.

 

Même si les femmes constituent plus de 50% des populations de la plupart des 15 pays membres de la CEDEAO, l'un des éléments saillants notés dans un rapport publié après une étude de la CEDEAO montre cependant que la représentativité de la gent féminine dans plusieurs parlements des pays membres de la CEDEAO tourne autour de moins de 15% en moyenne, soit en deçà de la moyenne dans la région de l'Afrique subsaharienne et au niveau mondial qui se situent respectivement à hauteur de 23,7% et 24,3%.

 

Cette étude sur la parité a été conduite par la direction en charge de la question genre au niveau de la CEDEAO en collaboration avec la division en charge de l'assistance électorale et le réseau de la CEDEAO pour les Commissions électorales (ECONCEC), avec le soutien financier de l'agence danoise internationale pour le développement (DANIDA).

 

Ce rapport de 50 pages souligne les principaux obstacles qui freinent les politiques en faveur de la parité au niveau de l'Afrique de l'Ouest, notamment le taux faible de l'alphabétisation des femmes, mais également les pesanteurs socio-culturelles et les barrières financières.

 

Il recommande pour pallier à ces manquements, l'accélération de la représentativité des femmes et d'autres groupes vulnérables pour s'assurer d'une inclusion totale dans les processus électoraux, surtout une bonne représentativité de la gent féminine au niveau des EMBs et des parties politiques, sans oublier un financement adéquat des institutions en charge de la dimension genre au niveau des organes de gestions des élections.

 

Le rapport final validé, signale-t-on, va servir de base et de postulat d'un plan d'action pour le renforcement de la dimension genre dans les organes en charge de la gestion des élections (EMBs) au niveau de la CEDEAO.

-0- PANA PR/AR/BAI/IS/SOC 01mai2019