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France : Les Comores et la France s'engagent à régler leur contentieux territorial sur Mayotte par le dialogue

Paris, France (PANA) – Le président français, Emmanuel Macron, et son homologue comorien, Azali Assoumani, en visite officielle en France depuis lundi, ont déclaré qu’ils vont régler par le dialogue leurs désaccords sur l’appartenance de l’île de Mayotte revendiquée par les deux pays.

 

Les Comores revendiquent l’île de Mayotte depuis 1975, alors que la France considère cette île comme le 101e département français à l’issue d’un référendum en 1974, indiquant que les Mahorais ont choisi de rester Français par ce vote non reconnu par la communauté internationale.

 

«Ce sujet, nous le savons, a pu par le passé être contentieux ; il y a des désaccords qui persistent. Mais il y a une volonté de résoudre ces désaccords au plan bilatéral et de trouver des solutions constructives dans le temps », a déclaré le président français lors d’une conférence de presse conjointe lundi après un entretien avec le Président Assoumani à l’Elysée.

 

« Moi, j’ai noté la volonté commune partagée par le Président Azali et moi-même d’avancer dans un cadre bilatéral pour discuter, discuter avec les représentants de Mayotte qui étaient présents aujourd’hui et réussir à aller au-delà de nos désaccords du moment. Il y a toujours un cheminement, c’est comme ça qu’on bâtit des compromis », a ajouté le président français.

 

Emmanuel Macron a précisé que ce sujet, parmi d’autres, était au cœur des échanges avec son homologue comorien, avant d’ajouter qu’il y a véritablement une volonté d’œuvrer ensemble et de bâtir un nouveau partenariat ambitieux, pérenne et respectueux des intérêts de chacun.

 

« Mayotte est française pour nous, ce n’est pas reconnu comme tel par l’Union des Comores ; sa population s’est clairement exprimée à plusieurs reprises sur ce point et la France est profondément attachée au respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Et donc c’est sur ce point qu’est le désaccord », a affirmé le président français.

 

Mais le président français a ajouté que « nul ne sait dire ce qu’est l’éternité, en tout cas, je n’ai pas cette prétention, mais j’ai cette volonté, ces principes défendus et c’est ce que je porte aujourd’hui ».

 

Pour sa part, le Président Assoumani a affirmé que si le Président Macron a bien dit que Mayotte est française, « pour nous Mayotte est comorienne et ce, par rapport au droit international ».

 

« Et moi en 1975, j’étais en classe de seconde et j’ai bien suivi : la France ne s’est pas opposée à l’indépendance des Comores, n’a pas voté, qui ne dit rien consent. Des erreurs ont été commises de part et d’autre parce que ça veut dire qu’il fallait… Ce qu’on fait maintenant, le dialogue, il aurait fallu l'instituer un peu avant, on ne l’a pas fait, mais mieux vaut tard que jamais », a noté le président comorien.

 

Le Président Assoumani a relevé qu’il y a beaucoup de choses qui unissent les deux pays et qu’il ne faut pas se polariser sur les différends, mais plutôt s’unir pour discuter en vue de trouver une solution équitable et qui va dans le sens de l’intérêt des deux pays.

 

« Le règlement pacifique de cette question relative à l’île de Mayotte, puisque c’est d’elle qu'il s’agit, passe par une volonté politique des deux pays et une implication effective de nos frères et sœurs de Mayotte. Il nous appartient de rechercher ensemble un compromis pour une relation apaisée entre les deux pays, pour parvenir à une solution juste et équitable à ce contentieux désagréable pour reprendre les paroles de feu le ¨Président François Mitterrand », a réitéré le président comorien.

-0- PANA BM/IS/SOC 24juil2019