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France : Le Pape invité à aborder les violations des droits de l’homme à Madagascar et au Mozambique

Paris, France (PANA) – Amnesty International a demandé au pape François d’évoquer, lors de son voyage du 4 au 10 septembre au Mozambique et à Madagascar, les problèmes urgents relatifs aux droits humains avec les dirigeants de ces deux pays.

 

Le pape François effectuera un «voyage apostolique» en Afrique australe, une tournée à partir de ce mercredi dans trois pays du 4 au 10 septembre, et se rendra au Mozambique, à Madagascar et à Maurice où il rencontrera des dirigeants politiques, des organisations de la société civile, des représentants diplomatiques et d’autres communautés.

 

« L’apparat qui entoure la visite du pape François offre l’occasion de braquer les projecteurs sur les violations des droits humains à Madagascar et au Mozambique. Lors de ses rencontres avec les autorités, le Saint-Père doit évoquer les crises des droits humains qui frappent les deux pays et rappeler à leurs dirigeants que le monde entier les regarde », a déclaré, mardi, Amnesty International.

 

A Madagascar, selon les informations recueillies par Amnesty International, 52 des 129 détenus morts en 2017 dans les prisons malgaches se trouvaient en détention provisoire. En 2018, plus de 11 000 personnes ont été placées de manière arbitraire en détention provisoire, causant un engorgement carcéral qui, allié à des pénuries de nourriture, à des soins médicaux tout à fait inadaptés et à des structures dépourvues d’hygiène, nuit à la santé des détenus et met leur vie en péril.

 

En outre, l’ONG internationale a relaté les assassinats sordides de voleurs de bétail présumés, souvent victimes de torture et d’actes violents ayant débouché sur des exécutions extrajudiciaires, imputables à la police.

 

« Les autorités malgaches doivent immédiatement mettre fin à ces attaques, mener des enquêtes et traduire les auteurs présumés en justice. D’après les chiffres officiels, au cours des cinq dernières années, environ 4 000 personnes ont été tuées dans le Sud de Madagascar – dont des voleurs présumés, des policiers, des soldats et des civils – dans le cadre de la lutte que mène le gouvernement contre le vol de bétail », a indiqué l’organisation internationale.

 

Au Mozambique, a déclaré Amnesty, après les attaques violentes menées dans la province de Cabo Delgado par un groupe local extrémiste connu sous le nom d’Al Shabab qui ont coûté la vie à au moins 200 personnes et contraint des milliers d’autres à fuir leur foyer depuis octobre 2017, la province est désormais une zone interdite aux journalistes, chercheurs, universitaires et organisations non gouvernementales, et ceux qui ont tenté de s’y rendre ont bien souvent été placés en détention arbitraire.

 

À l’approche de l’élection prévue en octobre au Mozambique, Amnesty a également recensé des cas d’intimidation, de harcèlement et de menaces visant des organisations de la société civile, des journalistes locaux et des détracteurs du gouvernement.

 

« La voix du pape sur les violations des droits humains commises dans ces deux pays pourrait être un outil puissant pour amener le changement. Des problèmes comme le recours massif à la détention provisoire prolongée dans des conditions inhumaines à Madagascar et le harcèlement des journalistes au Mozambique doivent faire l’objet d’une discussion franche cette semaine », a estimé AI.

-0- PANA BM/IS 04sept2019