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Forum des gouverneurs du bassin du Lac Tchad pour stabiliser la zone

Niamey, Niger (PANA) – La deuxième réunion du forum des gouverneurs des régions frontalières du bassin du Lac Tchad se tient à Niamey sous la présidence du Premier ministre nigérien, Brigi Rafini, en présence des participants venus des quatre pays concernés (Nigeria, Cameroun, Tchad et Niger).

Des représentants de l’Union Africaine, du Secrétaire général des Nations unies et des partenaires au développement participent également à ce forum qui s’inscrit dans le cadre d’une stratégie régionale de stabilisation de l’espace de la Commission du bassin du Lac Tchad (CBLT).

Les pays membres de la CBLT partagent une ressource naturelle extrêmement stratégique, aussi bien pour la survie des populations que pour les Etats respectifs au regard des retombées socio-économique qu’elle génère. C’est pourquoi, ces pays poursuivent les initiatives en vue de mutualiser leurs efforts et stabiliser cette zone meurtrie par les exactions de la secte Boko Haram.

Au cours de cette réunion qui va durer deux jours, les réflexions et les échanges vont se focaliser autour de trois points, notamment les derniers développements depuis le premier forum de 2018, la définition d’un ensemble de priorités claires pour l’avenir de la CBLT et enfin, du lancement d’un fonds de stabilisation qui permet d’accompagner les actions majeures qui seront définies à l’issue de cette rencontre de Niamey.

« Il est impératif de restaurer l’autorité de l’Etat dans les zones affectées. La présence des gouverneurs du bassin du Lac Tchad constitue une étape décisive dans la mesure où ils sont l’autorité à même de mener des actions de proximité en direction des populations afin de consolider la paix et la sécurité, tout en prévenant les risques sécuritaires qui plombent le développement socio-économiques de ces pays respectifs », a indiqué le Premier ministre nigérien, ouvrant les travaux du forum.

Selon Brigi Rafini, les Etats riverains du Lac ont convenu d’une stratégie régionale de stabilisation, de relèvement et de résilience des zones du bassin du Lac Tchad. Il a précisé que l’objectif de cette stratégie est d’intensifier les efforts de coopération et d’en assurer une appropriation régionale afin de résoudre la crise sécuritaire à travers le dialogue et les échanges transfrontaliers en appuyant des initiatives nationales, régionales et multilatérales.

Brigi Rafini a rappelé que sur le plan militaire, les pays du bassin du Lac Tchad ont chacun mis en place une stratégie de réponse à la crise sécuritaire imposée à la sous-région. Il a cité l’exemple du Plan Bohari 2016 au Nigeria ; de l’opération menée par la Force Multinationale ; la mise en place de l’opération Soft corridors dont l’objectif est de fournir un soutien à la réhabilitation et à la réintégration des personnes associées à Boko Haram.

Il a cité aussi l’opération Alpha Emergence 4 ; le déploiement par le Tchad de 2000 soldats au Niger pour soutenir les efforts de lutte contre les exactions de la secte terroriste dans la région de Diffa en 2016, etc. Outre ces efforts, les quatre pays du bassin du Lac Tchad ainsi que la République du Bénin ont renforcé leur coopération militaire sous les auspices de la Force Multinationale mixte mandatée par l’Union Africaine.

« Cette force, dont le mandat a été élargi en 2015 dans l’optique de renforcer son efficacité, a joué un rôle essentiel dans la réponse militaire et le renforcement de la collaboration transfrontalière entre les pays touchés par les actions de Boko Haram», a dit le chef du gouvernement nigérien.

Le secrétaire exécutif de la Commission du Bassin du Lac Tchad, M. Maman Nuhu, a, quant à lui, souligné que la stratégie de la stabilisation du Bassin du Lac Tchad vient à point nommé parce qu’elle permettra d’échanger sur un certain nombre de problèmes cruciaux auxquels les quatre pays membres font face.

« Il nous faut restaurer la paix dans le bassin du Lac Tchad à travers des consultations régulières. Pour ce faire, la stratégie de stabilisation du bassin du Lac Tchad sera intégrée dans la stratégie de développement de chacun des Etats respectifs ».

Des termes de référence ont été déjà définis à cet effet. Ils seront mis à la disposition de l’ensemble des pays membres de la Commission », a indiqué le secrétaire exécutif de la CBLT. M. Mamman Nuhu devait aussi noter que les défis sont énormes et plus le temps passe, plus les populations souffrent.

«Nous sommes donc appelés à agir, et plus vite, pour stabiliser la zone du bassin du Lac Tchad, en proie aux exactions de la secte Boko Haram », a-t-il estimé.

-0- PANA SA/BEH/SOC 18juil2019