Agence Panafricaine d'information

Fayez Al-Sarraj dénonce les ingérences étrangères négatives ayant fait obstacle à une solution politique en Libye

Tripoli, Libye (PANA) - Le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale en Libye, Fayez Al-Sarraj, a accusé "les interventions négatives étrangères régionales et internationales qui ont initialement contribué à obstruer le processus politique, et mené le pays à l'état de guerre actuel, qui tue les Libyens et détruit leurs installations civiles, à la suite d'une agression intentionnée contre leur capitale".

 

Intervenant devant le Sommet de la 8ème réunion du Comité de Haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye tenue, ce mercredi  à Brazzaville au Congo, M. Al-Sarraj qui a rendu brièvement compte de l'évolution de la situation en Libye, a fait assumer "aux soutiens de l'agression avec des armes, du matériel et de l'argent et ont soutenu l'agresseur politiquement, la responsabilité morale et juridique des violations commises contre les Libyens et les crimes".

 

Il a annoncé la détermination du Conseil présidentiel de porter plainte contre tous ceux qui ont contribué à nuire au peuple libyen et à exiger une compensation équitable pour les familles des victimes".

 

"Nous comprenons que des Etats recherchent à satisfaire leurs propres intérêts, mais il existe des moyens valables et éthiques de le faire", a-t-il souligné dans son discours.

 

Le maréchal Khalifa Haftar a lancé le 4 avril dernier une offensive militaire pour prendre le contrôle de la capitale et toute la région de l'Ouest, ainsi que renverser le gouvernement d'union nationale présidé par Fayez Al-Sarraj et reconnu par la communauté internationale.

 

Régulièrement les forces de Haftar bombardent des installations civiles avec des avions de chasse ou des drones et des tirs de missiles dont le dernier en date a tué, mardi, quatre enfants dans la zone de Hadhba au sud-est de la capitale libyenne.

 

Le président du Conseil présidentiel a évoqué "les violations commises par l'agresseur depuis la Conférence de Berlin, depuis le bombardement des aéroports et des quartiers résidentiels et le meurtre d'enfants et de personnes innocentes ces derniers jours, en plus du refus de l'agresseur de participer jusqu'à présent aux pourparlers militaires 5 + 5 qui devaient se tenir à Genève dans deux jours".

 

Un Comité militaire et de sécurité composé de 10 officiers de l'armée régulière en raison de cinq de chaque camp formé à l'issue de la Conférence de Berlin doit se réunir à Genève fin janvier courant sous les auspice de la Mission d'Appui des Nations unies chargé de faire respecter la trêve proclamée le 12 janvier en la transformant en un cessez-le-feu durable, désarmer les groupes armés et milices et unifier l'Armée et la police.

 

Le président du Conseil présidentiel a souligné que "ces actions (poursuite des violations de la trêve) pourraient nous faire reconsidérer la participation à tout dialogue avant que ces violations cessent, l'agresseur se retire d'où il est venu et le retour des déplacés dans leurs foyers".

 

Il a exprimé son aspiration à ce que l'Union africaine joue un rôle central qui contribue activement à trouver une solution à la crise libyenne, proposant de nommer un Envoyé spécial africain en Libye, qui coordonnera les voies de la solution, afin que le poids de l'Afrique soit actif et présent fortement. Il a formulé l'espoir que cette proposition obtienne l'approbation collective.

 

Le 8e Sommet du Comité de haut niveau de l'Union africaine de haut niveau sur la Libye s'est ouvert ce matin dans la capitale congolaise, Brazzaville avec la participation du président du Conseil présidentiel du gouvernement d'Accord national, Fayez Al-Sarraj, le président du Haut Conseil de l'État, Khaled Al-Machri, un certain nombre de chefs d'État et de gouvernement et des représentants d'un certain nombre d'organisations régionales et internationales pour discuter d'une solution politique à la crise libyenne.

 

Le président congolais, Denis Sassou Nguesso, président du Comité de haut niveau, a ouvert la réunion.

 

Le président du Conseil est arrivé, mercredi soir à Brazzville, à la tête d'une délégation qui comprend les ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur et un certain nombre de hauts fonctionnaires.

 

Le Sommet de Brazzville précède le sommet de l'Union africaine qui se tiendra à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, le 9 février.


-0- PANA BY/IS 30janv2020