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Ethiopie : Le HCR exhorte à l'ouverture des frontières pour les Ethiopiens fuyant les combats dans leur pays

Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) - Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré, mercredi, qu'elle travaillait avec les autorités soudanaises pour aider plus de 7000 réfugiés qui ont fui l'Ethiopie, ces derniers jours, suite aux affrontements dans la région du Tigré.

 
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et les autorités locales contrôlent et enregistrent les personnes arrivant au Soudan.

  

"Nous exhortons les gouvernements des pays voisins à garder leurs frontières ouvertes pour les personnes forcées de quitter leur maison", a déclaré la directrice du bureau régional du HCR, Clémentine Nkweta-Salami.  

 

Depuis 2018, lorsque le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed a été élu et a fusionné plusieurs partis régionaux à caractère ethnique en une seule force nationale, les tensions régionales et politiques ont augmenté, et ceci au milieu d'un programme de réformes ambitieux en cours dans le pays.

  

La semaine dernière, des violences ont éclaté au Tigré impliquant les forces fédérales et locales, suite à la prise de contrôle d'une base militaire dans la capitale du Tigré, Mekelle, poussant ainsi, le Premier ministre, à ordonner une offensive militaire et un état d'urgence de six mois.  

 

Dans une déclaration publiée à l'époque, le Secrétaire général des Nations Unies a appelé à "des mesures immédiates pour apaiser les tensions et assurer un règlement pacifique du conflit".

  

Avant cela, des dizaines de personnes dans la région occidentale de l'Oromia avaient été tuées et blessées lors d'attaques brutales. 

 

Comme les réfugiés éthiopiens fuient également vers d'autres pays par-delà la frontière, le HCR intensifie ses préparatifs pour l'aide d'urgence en travaillant avec les gouvernements et les partenaires.  

 

Avec des milliers de réfugiés arrivant à la frontière soudanaise et avec le conflit qui semble s'intensifier, le HCR prévoit que le nombre de réfugiés va probablement augmenter considérablement.  

 

"Cela nécessitera une mobilisation importante de ressources pour répondre aux besoins des demandeurs d'asile", a déclaré l'agence des Nations Unies.  

 

A l'intérieur du pays, le HCR a exprimé sa profonde inquiétude pour les plus de 96 000 Érythréens qui vivent dans quatre camps de réfugiés et pour la communauté d'accueil qui vit à leurs côtés.

 

En outre, ils s'inquiètent également pour les 100 000 personnes du Tigré qui étaient déjà déplacées à l'intérieur du pays au début du conflit. 

 

M. Nkweta-Salami a déclaré que le HCR a demandé aux autorités éthiopiennes de "prendre des mesures qui nous permettront de continuer à fournir une assistance en toute sécurité aux réfugiés et aux personnes déplacées à l'intérieur du Tigré". 

 

Pendant ce temps, de nombreuses routes sont bloquées et les services d'électricité, de téléphone et d'Internet sont en panne, rendant la communication presque impossible, selon le HCR.  

 

Une pénurie de carburant est également signalée, alors que certains services d'achats et bancaires ont cessé, ce qui entraîne une pénurie de liquidités. 

 

Bien que les camps ne se trouvent pas dans la zone de conflit immédiat, en raison de leur proximité relative avec les combats et de la détérioration de la situation, le HCR reste préoccupé par la sécurité des réfugiés et des travailleurs humanitaires.  

 

En outre, l'accès aux réfugiés et aux autres personnes touchées par le conflit reste préoccupant, notamment le manque d'accès aux zones frontalières.

-0- PANA MA/BAI/IS 12nov2020