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Etats-unis : Les pays du monde invités à agir rapidement pour éviter, dans deux mois, une pénurie des médicaments contre le SIDA

New York, Etats-Unis (PANA) - Des stocks de médicaments destinés aux patients atteints du Sida pourraient s'épuiser dans deux mois, en raison des coûts élevés liés aux confinements et les fermetures des frontières causées par la COVID-19, a déclaré l'ONUSIDA, ce lundi.

 

Dans un appel lancé en direction des pays et des producteurs pour qu'ils prennent à partir de maintenant des actions préventives, l'agence onusienne a déclaré que la production et la distribution de médicaments antirétroviraux génériques sont menacées.

 

Des millions de personnes pourraient être en danger -notamment au niveau des pays en voie de développement- au cas où ils seraient privés de traitements, et le risque accru d'une transmission du VIH est de plus en plus probable, si l'on en croit à l'ONUSIDA.

 

"Il est essentiel que les pays adoptent des plans visant à atténuer la possibilité et les impacts des coûts plus élevés et la disponibilité réduite des médicaments antirétroviraux", a déclaré Winnie Byanyima, directeur-exécutif de l'ONUSIDA.

 

"Je lance un appel à l'endroit des pays et des acheteurs des médicaments contre le VIH, à agir rapidement pour s'assurer que les personnes qui sont sous traitement continuent de l'être, dans le but de sauver ainsi des vies et de freiner les nouvelles contaminations liées au VIH."

 

Un communiqué des Nations Unies a souligné que l'ONUSIDA a également mentionné des modèles de prévisions qui ont indiqué qu'une perturbation de six mois au niveau de la thérapie par antirétroviral en Afrique subsaharienne pourrait conduire à 500.000 morts supplémentaires liés au SIDA.

 

Plusieurs facteurs liés à la pandémie, selon le communiqué, risquent d'accroître le coût de la production des médicaments contre le SIDA.

 

Ces facteurs incluent une hausse de la manufacture et des coûts de transports, la nécessité de trouver de nouvelles sources d'ingrédients pharmaceutiques et les fluctuations monétaires causées par le choc économique lié à la COVID-19.

 

L'ONUSIDA a aussi informé qu'une hausse de 10 à 25% au niveau de ces coûts susmentionnés pourrait entraîner une augmentation annuelle du coût final des médicaments antirétroviraux exportés par l'Inde de l'ordre de 100 dollars à 225 dollars américains, soit un chiffre record jamais atteint auparavant.

 

L'Inde occupe une place de choix dans la production de médicaments antirétroviraux à l'échelle mondiale et abrite 8 unités de production qui comptent plus de 80% de la production de médicaments antirétroviraux génériques. 

 

"Au regard des déficits de financements du SIDA estimés à plus de 7 milliards de dollars américains en 2018, le monde ne doit pas se permettre d'un fardeau financier supplémentaire sur les investissements dans la riposte contre le SIDA", a indiqué l'agence onusienne.

 

Pour contrecarrer un tel scénario, l'agence onusienne et les partenaires sont en train d'œuvrer pour atténuer les impacts.

 

"Un financement immédiat" de plus d'un milliard de dollars américains a été promis par le fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, pour aider les pays à financer leur riposte contre la COVID-19, a déclaré l'ONUSIDA qui a, par ailleurs, informé que le fonds est également en train d'élargir l'utilisation de sa plateforme d'approvisionnement aux pays non-récipiendaires.

-0- PANA MA/AR/BAI/IS 22juin2020