Agence Panafricaine d'information

En période de conflits, les enfants restent les plus exposés à la violence (Save The Children)

Niamey, Niger (PANA) - En période de conflits, les enfants restent les plus exposés à la violence, alors que 1 enfant sur 4 en Afrique vit en zone de conflit, révèle le rapport 2019 de Save The Children publié, jeudi.

 

Selon ce rapport, alors que moins d'enfants vivent dans les zones touchées par les conflits, ceux qui y vivent courent le plus grand risque d'être victimes de graves violences. Dans toute l'Afrique, 170 millions d'enfants vivent dans des zones de conflit, ce qui équivaut à 1 enfant sur 4, soit le nombre absolu le plus élevé dans le monde. 

 

Selon les données disponibles, dans les situations de conflit, les filles sont bien plus susceptibles que les garçons d'être violées ou de subir d'autres formes d'abus sexuels. 

 

« Des générations successives d'enfants à travers le continent ont grandi en ne connaissant rien d'autre que les conflits, y compris dans les trois pays d'Afrique de l'Ouest et Centrale qui figurent sur la liste des dix pays les plus touchés par les conflits les plus graves pour un enfant - la RDC, le Mali et le Nigeria».

 

Save The Children révèle que la nature, de plus en plus prolongée, des conflits a modifié les risques auxquels les enfants sont confrontés, et avec des conséquences de plus en plus nombreuses.

 

« Les écoles sont particulièrement visées dans les pays du Sahel. C'est particulièrement grave quand on sait que les enfants vivant dans un contexte de crise humanitaire considèrent l'éducation comme une priorité. Plus de 10 200 écoles sont fermées au Burkina Faso, au Cameroun, au Mali, au Niger, au Nigeria, en République centrafricaine, en RDC et au Tchad, privant ainsi plus de 2.2 millions d'enfants d'une éducation.

 

Save the Children estime qu'un grand nombre d'enfants sont exposés à des conflits et à de graves violations en raison de trois facteurs essentiels, notamment, le mépris des règles, des lois et des normes internationales par les parties aux conflits, l'incapacité à demander des comptes aux auteurs de violations et l’insuffisance d’actions concrètes pour soutenir les enfants et permettre leur rétablissement.

 

« Il est possible de progresser dans ces trois domaines, et cela se fait déjà. En 2019, 101 États avaient approuvé la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, s'engageant à assurer la sécurité des écoles pendant les conflits, ce qui constitue un atout majeur pour protéger les enfants en temps de guerre. Parmi ces États, 14 se trouvent en Afrique occidentale et centrale, notamment la RDC, le Mali, le Nigeria, le Niger et le Burkina Faso. 

 

Dans le même temps, il faut faire encore plus pour aider les enfants à se remettre d'un conflit. En RDC, pour l'instant, seuls 3 dollars par enfant sont disponibles pour financer leur protection lors des crises. 

 

Les financements humanitaires qui visent à protéger les enfants doivent passer de 0,5 à 4%. Ce financement sera destiné à la fois à renforcer ce travail de manière transversale dans les programmes et à soutenir des programmes ciblés sur l'égalité des sexes, l'autonomisation des filles et la lutte contre les violences sexuelles, ainsi que sur l’éducation en situation d’urgence.

-0- PANA SA/IS 13fevr2020