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Brazzaville, Congo (PANA) - Une Organisation non-gouvernementale (ONG) lève le voile sur le fait que le blanchiment de l'argent provenant de faux produits pharmaceutiques en Afrique de l'Ouest pourrait financer des activités terroristes dans la sous-région.

La Fondation Brazzaville, une ONG basée à Londres, a noté que les services de renseignement de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest avaient mis en évidence les liens entre la criminalité transnationale et les groupes terroristes actifs dans ce domaine, en termes de logistique et en particulier le financement clandestin de ces groupes terroristes.

"Bien qu'étant peu documenté en raison du manque d'enquêtes criminelles détaillées dans ces pays, le trafic illicite de médicaments falsifiés contribue au financement du terrorisme", a souligné l'ONG dans un communiqué transmis, mardi, à la PANA.

La Fondation Brazzaville a spécifiquement évoqué des activités terroristes présumées signalées dans le Nord du Togo, du Niger et du Bénin et dans le Nord-Ouest du Ghana.

Dans le contexte plus large du financement du terrorisme dans un paysage sécuritaire en détérioration, l’ONG a déclaré que l’engagement des chefs d’Etat du Sénégal, du Niger, du Togo et du Congo-Brazzaville devait être replacé dans le contexte géopolitique actuel.

« A peine perceptible il y a deux ans, le climat sécuritaire se détériore rapidement. La mise en place de nouvelles cellules djihadistes dans le Sud et l'Est du Burkina Faso a accru la concurrence entre les groupes djihadistes affiliés à l'Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (GSIM)».

Le communiqué note que cela a, à son tour, exacerbé les tensions intercommunautaires entre le groupe ethnique peul et les agriculteurs autochtones et constitue une menace grave pour la sécurité des pays qui soutiennent cette initiative.

Selon le communiqué, les Cellules de renseignement financier (CFR) de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont réunies à Lomé, capitale du Togo, en juin, à l’initiative du Groupe d’action inter-gouvernementale contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) et ont exprimé leurs  préoccupations concernant le recyclage de l'argent du crime organisé dans le financement de groupes terroristes.

Cette réunion, a-t-il noté, porte sur ce sujet et en particulier sur le rôle joué par le trafic de médicaments falsifiés.

La Fondation Brazzaville a également averti que la réactivation des cellules du Hezbollah en Afrique de l'Ouest, en particulier dans le Golfe de Guinée, dans le contexte des tensions militaires et diplomatiques entre les Etats-Unis et l'Iran est une source de préoccupations, tout en soulignant le fait que le Hezbollah soit réputé pour le financement de ses activités par le biais de diverses activités illégales, notamment le trafic de faux médicaments.

« Cette nouvelle source de financement du terrorisme est devenue une préoccupation majeure pour tous les chefs d'Etat et de gouvernement d'Afrique et d'Europe et constituera, à juste titre, un facteur politique important dans l'engagement des Etats africains, aujourd'hui et à l'avenir, pour lutter contre le trafic de médicaments falsifiés", a indiqué la Fondation Brazzaville.

-0- PANA MA/AKA/IS/IBA 06août2019