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Echec d’un « attentat terroriste » près de la synagogue de Tunis, selon les autorités

Tunis, Tunisie (PANA) - Un individu armé d’un couteau s’est attaqué dans la nuit de jeudi à vendredi à une unité sécuritaire postée près d’une « institution sensible » près du centre-ville de Tunis, blessant un agent à l’épaule et un autre à la main.

  

Lors d’une conférence de presse, la porte-parole du ministère tunisien de l’intérieur, Fadhila Khelifi, a qualifié l’opération d’«attentat terroriste» perpétré par «un loup solitaire», en attendant les conclusions de l’instruction en cours pour dévoiler d’éventuelles connivences.

  

Selon la porte-parole, l’assaillant a ensuite pris la fuite, mais a été arrêté peu après dans un immeuble proche du lieu de l’agression après une chasse à l’homme menée par des agents de sécurité qui ont saisi sur lui l’arme de l’agression.

  

Le directeur du bureau de communication du ministère Faker Bouzgaya a déclaré à la PANA que « l’attentat » a eu lieu devant la synagogue de Tunis.

  

Il a identifié l’assaillant comme étant un repris de justice qui a été condamné à 17 ans de prison pour des actes de violence sur la voie publique, avant d’être relaxé en 2021. Après sa libération, il a été « embrigadé » pour devenir « un extrémiste religieux », a-t-il ajouté.

  

Au cours de la même conférence de presse, la porte-parole a fait état de la découverte de « menaces sérieuses » ciblant le président Kaïs Saied.

  

Selon la même source, ces menaces, basées sur « des informations sûres » parvenues aux services spécialisés du ministère de l’intérieur et étayées par des recoupements, ciblent « l’intégrité physique » du chef de l’Etat et l’institution de la présidence de la République.

  

«Elles visent à porter atteinte à la sécurité publique et à semer le chaos en Tunisie », a estimé Khelifi sans plus de précisions, notant que les investigations se poursuivent pour mettre la lumière sur cette affaire.

  

En plus des difficultés économiques et sociales auxquelles elle est confrontée depuis de nombreuses années, la Tunisie fait face à une crise politique aigue depuis que le président Saied s’est octroyé le 25 juillet 2021 les pleins pouvoirs pour « redresser le pays ».

  

De nombreuses voix de l’opposition l’accusent d’emprunter une voie totalitaire mettant en danger l’expérience démocratique engagée par la Tunisie considérée alors comme une « exception » parmi les pays dits du « printemps arabe ».

  

Malgré l’hostilité de plusieurs partis et organisations dont le mouvement islamiste Ennahdha, son principal adversaire auquel Saied attribue en grande partie les déboires du pays pendant qu’il était au pouvoir après la révolution qui a fait chuter l’ancien régime du président Ben Ali, l’homme fort de Carthage élu en 2019 à une forte majorité, signe et persiste. Il compte soumettre à référendum le 25 juillet prochain, une nouvelle Constitution pour asseoir un régime présidentiel à la place de celui hybride actuellement en vigueur. Il prévoit en outre organiser le 17 décembre des élections législatives pour élire un nouveau parlement après avoir dissout le précédent gangréné par la corruption, selon lui.

-0- PANA BB/IS 24juin2022