Agence Panafricaine d'information

Des politiciennes libyennes demandent à associer la femme dans les pourparlers sur la crise dans le pays

Tripoli, Libye (PANA) - Un groupe de femmes politiciennes libyennes a demandé, dans un communiqué publié mardi, la participation des femmes à tous les dialogues politiques et économiques destinés à résoudre la crise libyenne, dans l'attente d'une réelle participation des femmes libyennes au processus politique d'une manière qui soutienne l'instauration de la démocratie dans le pays.

Dans leur communiqué, elles ont affirmé que la femme libyenne "était et est toujours une partie importante et active de la révolution libyenne (du 17 février 2011) et du mouvement civil dans toutes les villes libyennes", ajoutant qu'elle est également "la plus affectée par les résultats des guerres et des crises que le pays a traversées et traverse, et elles sont les plus au courant des problèmes que rencontrent les citoyennes et les citoyens".

Dans leur document, les femmes politiques libyennes ont exprimé leur gratitude pour les réunions consultatives entre les parties libyennes, qui se sont tenues à Bouznika au Royaume du Maroc et récemment dans la ville suisse de Montreux, exprimant, toutefois, leur dénonciations et protestation contre l'absence des femmes libyennes à ces consultations.

Le groupe de femmes politiques a, "après avoir tenu plusieurs contacts consultatifs dans le but d'échanger des vues sur les crises que traverse notre patrie, la Libye", attendu avec intérêt de parvenir à une réelle participation des femmes libyennes au processus politique, d'une manière qui soutienne l'instauration de la démocratie dans le pays et fait sortir la nation de l'état de confusion des crises successives qu'elle traverse pour assurer la sécurité et la stabilité.

Vu que les femmes sont les plus touchées par les conséquences des guerres et des crises que le pays a traversé et traverse et qu'elles sont les plus familiarisées avec les problèmes des citoyens, et puisque les femmes libyennes ont été et sont toujours une partie importante et active de la révolution libyenne et du mouvement civil dans toutes les villes libyennes, elles ont salué aussi les réunions consultatives au Caire en Egypte sous les auspices de la Mission d'appui des Nations unies en Libye.

 "Nous soulignons l'importance de se concentrer sur une solution politique qui réalise l'harmonie entre les frères et préserve le sang des Libyens (...)", ont ajouté les femmes dans leur communiqué,  dénonçant "la négligence de la femme libyenne, qui représente la moitié de la société, et protestant fermement contre son absence de ces consultations et dialogues qui ont eu lieu, et la manière de la traiter comme un objet et non un acteur, ainsi que l'insistance pour la priver de son droit de participer au processus politique, ce droit pour lequel elle a beaucoup travaillé et combattu. L'État démocratique est fait par le peuple, hommes et femmes, et ce n'est certains hommes qui le créent seuls".

Par conséquent, elles ont appelé la Mission de l'ONU et tous les pays et organisations internationales qui se présentent comme sponsors du dialogue libyo-libyen, en tenant compte de la nécessité d'impliquer les femmes politiques et les experts libyens dans les domaines économique et social dans toutes les consultations, dialogues et négociations, y compris les pistes de dialogue politique et économique, afin d'atteindre l'objectif de ce dialogue pour ramener le pays à bon port.

La ville marocaine de Bouznika a abrité, la semaine dernière, des pourparlers entre des délégués de la Chambre des représentants (Parlement) et du Haut conseil d'État.

La rencontre a été sanctionnée par une déclaration conjointe appelant à la poursuite du dialogue au cours de la dernière semaine de septembre et invité les Nations unies et la Communauté internationale à "soutenir les efforts du Royaume du Maroc visant à fournir les conditions appropriées et à créer le climat adéquat pour parvenir à un règlement politique global en Libye".

Des pourparlers similaires ont eu lieu dans la ville suisse de Montreux, du 7 au 9 septembre dernier, à l'invitation du Centre pour le dialogue humanitaire, sous l'égide des Nations unies.

A l'issue de ces pourparlers, les participants ont convenu de tenir des élections dans 18 mois et de commencer à restructurer le Conseil présidentiel et à former un gouvernement d'unité nationale.

-0-PANA BY/BEH 15sept2020