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Démission de Al-Sarraj : Paris estime que les Libyens doivent décider eux-mêmes de l’avenir de leur pays

Paris, France (PANA) – La porte-parole du Quai d’Orsay a déclaré que « c’est aux Libyens de décider de l’avenir de leur pays » alors que le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale de la Libye, Fayez al-Sarraj, a annoncé sa démission d’ici fin octobre, ajoutant une inconnue dans la situation instable que vit le pays depuis 2011.

Fayez al-Sarraj, rappelle-t-on, a annoncé lors d'une brève allocution mercredi 16 septembre dernier, à l'occasion de la Journée du Martyr, sa "sincère volonté de confier ses fonctions à une nouvelle autorité, au plus tard fin octobre prochain".

«La France prend note des déclarations faites par le président du Conseil présidentiel, Fayez al-Sarraj. C’est aux Libyens, et à eux seuls, qu’il revient de décider de l’avenir politique de leur pays », a déclaré vendredi, en réaction à cette annonce, Agnès von der Mühll, directrice de la communication et de la presse, porte-parole du Quai d’Orsay, tout en rappelant l’attachement de la France à l’unité, à la souveraineté et à la stabilité de la Libye.

Le Quai d’Orsay a ajouté que la France est attachée à ce que le dialogue politique inter-libyen, « qui a connu au cours des derniers jours des développements encourageants », progresse de manière inclusive et sous l’égide des Nations Unies; ces discussions « doivent conduire à la fin des ingérences étrangères et à l’organisation d’élections dans le cadre des paramètres agréés par les Libyens ».

L'annonce de la démission de Fayez al-Sarraj, rappelle-t-on, intervient dans un contexte marqué par la reprise du processus politique libyen afin de parvenir à une solution, mais également par la multiplication des manifestations dans le pays dénonçant la détérioration des conditions de vie, la médiocrité des prestations de services et la corruption de l’élite politique.

La situation en Libye s’est graduellement détériorée avec la disparition du colonel Kadhafi en octobre 2011 et a doublé d’intensité avec les affrontements entre les troupes de l'armée loyale au gouvernement d'union nationale présidé par Fayez Al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale, et l'Armée nationale libyenne (ANL) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar avec un bilan de plus de 1 000 morts et 128 000 déplacés.

Les deux protagonistes sont soutenus par des pays tiers, particulièrement la Turquie aux côtés du GNA d’une part et l'Égypte, les Émirats arabes unis et la Russie avec l’ANL d’autre part, qui ne respectent pas l'embargo sur les armes en Libye établi par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, ce qui contribue à l'escalade significative des hostilités sur le terrain.

-0- PANA BM/IS/SOC 26sept2020