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De fortes pressions sur Kais Saied pour rétablir le régime constitutionnel

Tunis, Tunisie (PANA) - Les ambassadeurs du Groupe des sept pays les plus industrialisés (G7) ont appelé lundi, le président tunisien, Kais Saied, à accélérer la nomination d'un nouveau Premier ministre et au retour au régime constitutionnel dans lequel un Parlement élu joue un grand rôle, marquant ainsi la poursuite des pressions sur le chef de l'Etat tunisien à mettre fin aux mesures exceptionnelles qu'il avait prises le 25 juillet dernier en limogeant le gouvernement et en suspendant les activités du Parlement, sans compter les nombreuses arrestations de grands responsables.

Concernant ces pressions, l'Union européenne avait réitéré, la semaine dernière, son appel pour la reprise et la poursuite des activités du Parlement.

En effet, Josep Borrell, Haut-représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Sécurité, avait insisté sur l'importance du respect de la souveraineté du droit et de la Constitution et des aspirations du peuple tunisien, appelant les différentes parties "à œuvrer pour le rétablissement de la stabilité politique, la reprise des activités du Parlement et le bannissement des actes de violence".

Sur le même registre, les États-Unis avaient dépêché en août dernier, une délégation de haut rang en Tunisie. Elle comprenait le premier adjoint du conseiller à la Sécurité nationale américaine et le secrétaire d'Etat adjoint par intérim, chargé du Moyen-Orient.

La délégation avait demandé, à l'issue de l'entretien avec le Président Kais Saied, la nécessité d'accélérer la fin de la confusion qui prévaut en Tunisie par la nomination rapide d'un Premier ministre et le retour immédiat à la démocratie parlementaire, affirmant que les États-Unis observent les mesures qui seront prises par Kais Saied aux plans gouvernemental et politique, afin de dépasser l'état d'exception que traverse le pays depuis le 25 juillet dernier.

Selon des ONG tunisiennes, le Président Saied a limogé 50 hauts responsables et ce, depuis qu'il a pris, le 25 juillet dernier, les mesures exceptionnelles conformément à l'article 80 de la Constitution. La liste des autorités limogées comprend l'ancien Premier ministre, Hichem Mechichi, cinq ministres, un ministre d'Etat, le secrétaire général du gouvernement, six conseillers du chef du gouvernement destitué et neuf de ses chargés de mission, le président de l'autorité des martyrs de la Révolution, le directeur général de la Télévision nationale tunisienne et l'ambassadeur de Tunisie aux États-Unis.

Six gouverneurs, le procureur de la Justice militaire, le commandant de la Gendarmerie, le directeur général de la Sécurité nationale et le secrétaire général de l'Autorité tunisienne de lutte contre la corruption, figurent au nombre des personnalités écartées.

Selon des médias locaux, la Présidence de la République tunisienne a placé trois conseillers des anciens Premiers ministres, Hichem Mechichi et Youssef Chahed en résidence surveillée, portant à onze, le nombre de personnes touchées par cette mesure dont deux ministres, deux magistrats, trois députés, un chef de la sécurité et trois conseillers.

-0- PANA AD/IN/IS/SOC 07sept2021