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Crise éthiopienne : Des "mesures urgentes" sont nécessaires pour soulager les souffrances dans la région du Tigré, selon le patron de l'ONU

New York, États-Unis (PANA) - Le Secrétaire général des Nations unies a exprimé, mardi, de graves préoccupations concernant la crise dans la région du Tigré, en Éthiopie et a souligné la nécessité d'efforts urgents pour protéger les populations en danger.

 
Selon un communiqué publié par son porte-parole, le Secrétaire général, Antonio Guterres reste "sérieusement préoccupé" par la situation dans la région, où des centaines de milliers de personnes ont besoin d'une aide humanitaire.

 
Dans cette déclaration, M. Guterres "attache une grande importance au partenariat entre le gouvernement éthiopien et les Nations Unies, par l'intermédiaire de son équipe de pays, pour répondre aux besoins humanitaires aigus de toutes les populations touchées". 


Le chef des Nations unies "a souligné la nécessité de prendre des mesures urgentes et continues pour alléger la situation humanitaire et étendre la protection nécessaire aux personnes en danger", a ajouté la déclaration. 


M. Guterres s'est également félicité de "l'engagement positif" du gouvernement éthiopien lors des récentes visites de hauts fonctionnaires des Nations unies, dont le Haut commissaire pour les réfugiés, Filippo Grandi, le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley et le sous-secrétaire à la sûreté et à la sécurité, Gilles Michaud. 


Le Haut Commissaire Grandi, qui a récemment conclu une mission en Ethiopie, a décrit la situation au Tigré comme "extrêmement grave". 


"Les gens ont besoin de toutes les formes d'aide possibles : nourriture, produits non alimentaires, médicaments, eau potable, abris [et] la fermeture du système bancaire et du système de télécommunication a aggravé les difficultés de milliers de personnes", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Addis-Abeba, lundi, avant de quitter le pays. 


M. Grandi a déclaré que bien que "certains progrès" dans la situation sécuritaire aient été signalés par le gouvernement, "des incidents isolés ou dispersés continuent de se produire ... et dans certaines régions nous continuons d'observer, des violences perpétrées par divers éléments armés et milices, mais aussi, comme c'est souvent le cas dans ces situations militaires, par des éléments criminels et cela a entraîné des pillages, des violences, des violences sexuelles, des viols". 


Six travailleurs humanitaires ont également perdu la vie ces dernières semaines, a-t-il ajouté. 


Le Haut Commissaire pour les réfugiés a poursuivi en indiquant qu'il avait eu des discussions franches avec le gouvernement, où il a souligné que "l'accès est fondamental" pour les Nations Unies et les ONG afin d'évaluer la situation et d'atteindre les personnes avec de l'aide. 


Au cours de sa mission, M. Grandi s'est rendu dans le Sud du Tigré et a rencontré des réfugiés au camp de réfugiés de Mai Aini, l'un des quatre camps accueillant des réfugiés érythréens. Les personnes avec lesquelles il s'est entretenu ont fait état de problèmes "très préoccupants", a déclaré M. Grandi. 


"Ils ont rapporté qu'ils avaient été coupés, comme nous le savons, du soutien et de l'assistance pendant plusieurs semaines. Certains d'entre eux nous ont dit et ont dit [au ministre éthiopien de la paix] qu'ils avaient dû manger des feuilles parce qu'il n'y avait pas d'autre nourriture".  


Les réfugiés ont également rapporté avoir été pris dans des tirs croisés, des infiltrations d'acteurs armés dans les camps, ainsi que certains retours forcés en Erythrée aux mains des forces érythréennes présentes dans les zones. Il a également été rapporté que certains réfugiés ont choisi de retourner en Erythrée en raison de l'insécurité qui règne au Tigré, a-t-il ajouté. 

-0- PANA MA/AR/BAI/IS 03fevr2021