Agence Panafricaine d'information

Centrafrique: les Nations-Unies s'engagent à protéger les civils, à aider à stabiliser le pays en proie à une flambée de violence

Bangui, Centrafrique (PANA) - Alors que la Centrafrique fait face à une recrudescence de la violence depuis ces derniers jours, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré ce dimanche qu'il se tenait en solidarité avec les populations de ce pays de l'Afrique déchiré par la crise, avant d'avertir que les attaques contre les civils sans défense et contre "les casques bleus" des Nations unies peuvent être considérées comme des crimes de guerre.

"Le Secrétaire général se dit profondément préoccupé par la hausse de la violence ces derniers jours en République centrafricaine", lit-on dans un communiqué publié par le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric.

M. Guterres réagissait ainsi à une attaque qui avait eu lieu le 15 novembre, dans un camp de réfugiés au niveau de la localité d'Alindao, située à 300 kilomètres à l'est de la capitale, Bangui.

Environ 37 personnes avaient trouvé la mort dans cette attaque attribuée à l'Union pour la paix en République centrafricaine (UPC), un groupe armé.

Dans une autre attaque séparée survenue dans une base de la Mission de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) dans le pays, notamment dans le Sud-est de Gbambia, un autre casque bleu tanzanien avait été tué.

Cette attaque serait l'oeuvre du groupe armé Siriri opérant dans le pays, d'après le communiqué des Nations unies.

Les casques bleus assuraient la protection des civils qui cherchaient refuge dans leur camp au moment où le village de Gbambia avait été pris pour cible. Le "casque bleu" a été blessé au cours de l'attaque avant de succomber plus tard à ses blessures.

"Le Secrétaire général exprime ses profondes condoléances aux familles des victimes, de même qu'au gouvernement de la République unie de Tanzanie. Il exprime ainsi sa solidarité au gouvernement et au peuple de la République centrafricaine", ajoute le communiqué.

Le patron des Nations unies a rappelé que les attaques contre les casques bleus, de même que contre les civils sans défense, peuvent constituer des crimes de guerre.

Il a ainsi lancé un appel aux Centrafricains pour qu'elles conduisent des enquêtes et traduisent rapidement les coupables devant la Justice.

"Le Secrétaire général réitère la détermination de la MINUSCA à protéger les civils et à contribuer à la stabilisation de la République centrafricaine", conclut le communiqué.

La Centrafrique, pour rappel, est plongée dans un cycle de violence infernal depuis le début des affrontements en 2012 entre la milice catholique, anti-balaka et la coalition rebelle, à majorité musulmane, les Séléka. En dépit d'un accord paraphé en janvier 2013, les rebelles avaient saisi la capitale, Bangui, au mois de mars de la même année, forçant ainsi le président Bozizé à fuir le pays.

Devant la détérioration du climat sécuritaire et la crise politique qui secoue le pays et ses implications dans la région, la MINUSCA a lancé ses opérations dans le pays en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations-Unies.

Avec en ligne de mire la protection des civils comme sa plus grande priorité, le chapitre VII prévoit l'usage de la force avec la permission du Conseil de sécurité, en cas d'attaques et d'agression contre les casques bleus.
-0- PANA VAO/BAD/TBM/IBA 18Novembre2018