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Cap-Vert : L'ONU exige du Cap-Vert la priorité à l'égalité des Genres

Praia, Cap-Vert (PANA) - Le Comité des Nations Unies pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW, sigle en anglais) recommande au gouvernement du Cap-Vert de donner la priorité à l'égalité des sexes, a appris la PANA, vendredi, de bonne source, à Praia.

Le Comité lui a également demandé de "créer une entité distincte, pleinement autorisée et dotée de ressources suffisantes" pour traiter de ces questions dans le pays, selon la même source.

Selon les recommandations finales sur le Cap-Vert publiées, cette semaine à Genève (Suisse), cette nouvelle institution devrait disposer des conditions nécessaires "pour pouvoir coordonner et suivre" la mise en œuvre dans le pays de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.

Le respect par le Cap-Vert de ce traité international a été évalué entre le 1er et le 13 juillet à Genève, lors de sessions au cours desquelles le pays a présenté et défendu le 9e rapport périodique, à savoir la période 2013-2017.

Le rapport publié par le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes recommande aux autorités cap-verdiennes de sensibiliser davantage le grand public à cette question, en particulier les femmes des zones rurales et urbaines, ainsi que les immigrées.

Une des préoccupations des experts du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, dans le cadre de l’accès à la justice est la formation juridique qui, à leur avis, est insuffisante en ce qui concerne les droits des femmes, comme le prévoit la Convention.

Les procès dans les affaires de discrimination fondée sur le Genre ne sont pas facilement accessibles au public et il n'existe aucun mécanisme au sein de l'appareil judiciaire pour recevoir les plaintes pour discrimination fondée sur le Genre, préviennent les experts.

Le Comité s'est également déclaré préoccupé par le fait que les données sur les affaires judiciaires recueillies par les autorités judiciaires supérieures "ne précisent pas les caractéristiques de la victime ou de l'agresseur, telles que le Genre, entre autres variables".

Ces données, rappelle-t-il, permettraient d'analyser les cas de discrimination ou de violence faite aux femmes.

Le rapport indique que les procureurs reçoivent en moyenne 2.500 plaintes par an pour violences faites aux femmes, au Cap-Vert.

"En 2018, les huit cas de féminicides concernaient des femmes qui avaient quitté leur partenaire", indique le document.

Le rapport de la CEDEAW regrette également la forte prévalence des cas d'abus sexuels sur mineurs dans l'archipel, "les filles représentant 95% des victimes".

Le document attire également l'attention sur la pratique des couples non-mariés, qui conduit au mariage d'enfants, qui "affecte les filles jusqu'à l'âge de 12 ans", de sorte que les experts appellent à davantage de programmes d'éducation publique sur les effets négatifs des stéréotypes discriminatoires et ces pratiques.

-0- PANA CS/DD/CJB/IS/IBA 26juil2019