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COVID-19 : Les systèmes de santé peinent à faire face à l'augmentation de la violence basée sur le genre

New York, Etats-Unis (PANA) - La crise de la COVID a fait des ravages dans le monde entier. Pourtant, tout le monde n'est pas touché de la même manière, et comme on le voit souvent, les femmes et les filles ont tendance à souffrir le plus, a déclaré samedi la Directrice exécutive du FNUAP, Natalia Kanem, à l'occasion de la Journée mondiale de la population

« L'impact de la COVID-19 entravera probablement les efforts mondiaux pour atteindre l’objectif des trois « zéros » qui est au cœur de notre travail au FNUAP, à savoir, zéro besoin non satisfait de contraception, zéro décès maternel évitable, zéro violence sexiste et pratiques néfastes à l'égard des femmes et des filles d'ici 2030 », a noté mme Kanem.

Notant qu'une femme sur trois subit des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie, elle a rappelé l'appel du Secrétaire général de l'ONU pour un « cessez-le-feu » mondial sur la violence basée sur le genre, une pandémie au sein de la pandémie de la COVID, déclarant que «la paix dans notre monde commence avec la paix à la maison ».

Maintenant que les pays sont bloqués et que les tensions au sein des ménages s'intensifient, la violence basée sur le genre est en augmentation et les services de santé sexuelle et reproductive sont mis à l'écart par les systèmes de santé qui luttent pour faire face à la COVID-19, a souligné Mme Kanem.

Le FNUAP prévoit, par exemple, que la pandémie réduira d'au moins un tiers les progrès mondiaux vers l'élimination de la violence basée sur le genre au cours de cette décennie. De plus, si les restrictions à la mobilité persistent pendant au moins 6 mois avec des perturbations majeures des services de santé, 47 millions de femmes vivant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire pourraient être privées de contraceptifs modernes, entraînant 7 millions de grossesses non désirées.

« En cette Journée mondiale de la population, nous attirons l'attention sur les vulnérabilités et les besoins des femmes et des filles pendant la crise de la COVID-19, et pourquoi il est impératif de protéger la santé et les droits sexuels et reproductifs et de mettre fin à l'ombre de la pandémie de la violence basée sur le genre, en particulier en ces temps difficiles ».

« Le FNUAP s'efforce de garantir que l'approvisionnement en contraceptifs modernes et en produits de santé reproductive est maintenu et que les sages-femmes et autres personnels de santé disposent de l'équipement de protection individuelle dont ils ont besoin pour rester en sécurité ».

« Nous sommes encouragés par le fait que 146 Etats Membres ont jusqu'à présent répondu à l'appel du Secrétaire général de faire de la paix dans les foyers une réalité, et nous nous associons à eux pour les soutenir. Dans le cadre de notre réponse à la COVID-19, nous innovons pour fournir des services à distance tels que des lignes directes, de la télémédecine et des conseils, ainsi que la collecte et l'utilisation de données ventilées pour aider les gouvernements à identifier et à atteindre les plus nécessiteux », a poursuivi le chef du FNUAP.

Des messages publics positifs sur l'égalité de genre et la remise en question des stéréotypes de genre et des normes sociales néfastes peuvent réduire le risque de violence. En cela, les hommes et les garçons peuvent et doivent être des alliés clés, selon Kanem.

Elle a souligné que les soins de santé sexuelle et reproductive sont un droit et, comme les grossesses et les accouchements, les droits de l'homme ne s'arrêtent pas aux pandémies. "Ensemble, freinons la COVID-19 et protégeons la santé et les droits des femmes et des filles maintenant ! "

Elle a résumé son message en ces mots : « Aucune organisation ni aucun pays ne peut le faire seul. La pandémie est un rappel brutal de l'importance de la coopération mondiale. L'ONU, qui marque cette année son 75e anniversaire, a été fondée pour favoriser la coopération internationale afin de résoudre les problèmes internationaux. Au moment où la communauté mondiale se rassemble dans la solidarité pour survivre à cette pandémie, nous jetons les bases de sociétés plus résilientes et égalitaires entre les sexes et d'un avenir plus sain et plus prospère pour tous. »

 

-0- PANA AR/AKA/TBM 11juil2020