Agence Panafricaine d'information

CAN Egypte 2019 : Algérie, le sacre de la constance

Le Caire, Egypte (PANA) - La 32ème Coupe d’Afrique des Nations de football s’est achevée vendredi nuit au Caire, en Egypte, sur une victoire de l’Algérie sur le Sénégal (1-0).

Les « Fennecs » ont du coup décroché leur deuxième trophée continental après celui enlevé en 1990 à domicile aux dépens du Nigeria (1-0).

Ce sacre algérien n’a rien d’illogique, vu que l’équipe du technicien et très fûté tacticien, Djamel Belmadi, est sortie de cette CAN avec la meilleure attaque (13 buts marqués) et la meilleure défense à égalité avec le Sénégal, sa victime de la finale (2 buts encaissés).

En plus, l’Algérie est la seule équipe invaincue du tournoi, se permettant même d’avoir battu le Sénégal deux fois (en match de groupes et en finale).

Il est vrai que Riyad Mahrez, le capitaine, et ses partenaires algériens n’ont pas produit le meilleur football en terre égyptienne. Mais, ils ont été les plus solides, les plus difficiles à manœuvrer et ont ajouté, comme lors de la finale, une bonne dose de malice dans leur jeu pour se tirer d’affaire dès qu’un vent contraire se lève. Alors l’Algérie, un beau champion ?

Certainement, vu que cela faisait 29 ans qu’elle n’avait pas connu un tel bonheur. Et qu’il y a juste deux ans, à la CAN au Gabon, elle avait été sortie dès le premier tour.

Que de chemin parcouru ! Surtout depuis 10 mois que l’ancien international Belmadi a pris les commandes techniques.

« J’ai expliqué dès le début aux joueurs qu’on s’embarquait pour un projet fort. Et ils y ont tous adhéré », a-t-il rappelé vendredi, juste après le sacre de ses troupes. Voilà qui est récompensé.

Ce n’était pourtant pas évident, dans cette CAN en terre égyptienne où les « Pharaons » ont très souvent fait respecter la loi du terrain. Le pays du Nil a accepté de relever le défi de l’organisation en janvier seulement après que le Cameroun eut été dessaisi pour cause de multiples retards à tous les niveaux.

Et ce n’était pas seulement parce que son président, Abdel Fattah al-Sissi, est le président de l’Union africaine (UA). Mais aussi et surtout pour ajouter une huitième couronne continentale à son record de 7 succès dans cette compétition. Or, le rêve a viré au cauchemar dès les huitièmes de finale, des œuvres d’une équipe d’Afrique du Sud qui a réussi ce jour-là l’un de ses plus beaux matches et certainement sa meilleure performance dans cette CAN (1-0).

 Des grands en peine, des petits en vedette.  

 A l’image des « Pharaons », bien des grands d’Afrique sont passés à côté de leur sujet lors de cette 32ème Coupe d’Afrique des Nations, la première de l’histoire à 24 équipes.

Le Cameroun, alors tenant du titre et fort de ses cinq titres continentaux, a vu son ambition de conserver son bien pour deux ans encore et de recevoir l’Afrique du football en 2021 avec la couronne de champion, n’est pas non plus allé au-delà des huitièmes de finale.

Le Nigeria, vainqueur à trois reprises par le passé qui a sorti les « Lions indomptables », pensait ainsi filer tout droit vers le sacre. Mais sa route s’est arrêtée en demi-finales face à l’Algérie, future vainqueur.

La Côte d’ivoire, sacrée en 1992 et 2015, sans avoir été brillante en match de poules, croyait avoir fait le plus difficile en écartant son voisin malien en huitièmes de finale ; mais malgré une belle prestation en quarts de finale, elle s’est inclinée aux tirs au but contre l’Algérie (1 – 1 puis 3 – 4).

Le Maroc d’Hervé Renard, le technicien français deux fois couronné champion d’Afrique, avec la Zambie en 2012, puis avec la Côte d’Ivoire en 2015, a été surpris dès les huitièmes de finale par le Bénin.

Le Bénin qui, comme quelques « petits », a réussi un parcours inespéré lors de cette CAN 2019, passant pour la première fois le cap des matches de groupes et ne se faisant battre qu’en quarts de finale par le Sénégal. Mais, la palme de la belle performance va indubitablement aux « Barea » de Madagascar, qui, à l’image des Bœufs sauvages de leur Grande Ile qui leur donne leur surnom, ont écorné à tout-va pour ne tomber qu’en quarts de finale contre la Tunisie (0 – 3). Pour une première participation, c’était un sacré parcours.

Par contre les deux autres « bleus » (Mauritanie et Burundi) n’ont pas fait le poids même s’ils ont par moments montré des choses intéressantes.

L’Algérie, elle, a eu le mérite d’avoir été régulière et constante. Presque toujours un match complet, même si dans la manière il y avait des choses à redire. Elle a usé de ses moyens pour s’imposer ; on ne peut pas lui en vouloir. C’était aux autres (notamment le Sénégal qu’elle a battu à deux reprises) de trouver la solution au problème qu’elle a posé.

Seule la Côte d’Ivoire qui l’a contrainte aux tirs au but en quarts de finale, a réussi à l’inquiéter un tant soit peu. Le reste du temps, elle a contrôlé, maîtrisé et est parvenue à ses fins. Et son coach Djamel Belmadi a eu raison de dire que « notre sacre est largement mérité au vu de l’ensemble du tournoi ». A juste titre.  

Globalement, cette CAN 2019 n’a pas été avare en surprises. L’élargissement de l’assiette des équipes qualifiées de 16 à 24 y était certainement pour beaucoup. Les « petits » ont démontré qu’ils pouvaient rivaliser avec les « grands » qui savent que désormais rien ne sera plus aisé en Afrique. D’où l’intérêt des éliminatoires de la 33ème CAN « Cameroun 2021 » dont le tirage a été effectué, jeudi dernier.

-0- PANA BKN/JSG/SOC 20juil2019