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Burkina : le dispositif sécuritaire maintenu dans le village de Yirgou où 49 personnes ont été tuées

Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) - Le gouvernement burkinabè a décidé de maintenir le dispositif sécuritaire dans la village de Yirgou, dans le Centre-Nord du Burkina Faso, où 49 personnes, notamment des Peuls, ont été tuées dans la nuit du nouvel an dans un conflit intercommunautaire, après une attaque terroriste.

"Le dispositif sécuritaire qui a été mis en place sera maintenu aussi longtemps que possible malgré le retour au calme qu’on peut constater dans la zone de Barsalogho", a déclaré le ministre en charge de la Sécurité, Clément Sawadogo, à l’issue du Conseil des ministres de ce mercredi.

Le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Siméon Sawadogo, a affirmé une fois de plus que, comme le président du Faso l’a dit lors de sa visite à Yirgou, rien ne devrait justifier que des populations qui ont toujours vécu en parfaite harmonie, en arrivent à s’affronter au point de provoquer autant de violences meurtrières et de désolation.

Il a réaffirmé que les enquêtes sont en cours et doivent permettre de situer toutes les responsabilités et aux fautifs d’en tirer les conséquences au plan judiciaire.

M. Sawadogo a précisé qu’un comité de crise a été mis en place et ce comité a fait l’effort de sécuriser les zones avec l’appui des ministères de la Sécurité et de la Défense.

Selon lui, à l’heure actuelle, le bilan est de 49 personnes décédées. "Au niveau de Yirgou et de la province du Soum (Nord), des mesures ont été prises au niveau sécuritaire ainsi que sur l’aspect solidarité nationale", a-t-il déclaré.

Prenant à son tour la parole, la ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Laurence Ilboudo Marchal, a expliqué que, eu égard à la situation de Yirgou, son ministère a été instruit par le Conseil des ministres pour la prise en charge des personnes déplacées.

Elle a par ailleurs rappelé qu’avant Yirgou, il y avait des personnes déplacées pour cause de terrorisme dans les zones du Nord et du Sahel, qui ont été également recensées et seront prises en charge.

La ministre en charge de l’Action sociale a affirmé que pour accueillir tous les déplacés de Yirgou, le gouvernement a décidé de mettre en place un camp à Basarlogho en vue de mieux les prendre en charge.

"Nous avons actuellement dans le camp de Basarlogho, 1285 personnes. Le total des personnes déplacées dans les quatre (4) centres d’accueil est de 6103", a précisé Laurence Ilboudo.

Selon la ministre, le gouvernement a donné au niveau des camps notamment pour ce qui est de Yirgou, des vivres et des non vivres aux personnes déplacées et a mis à leur disposition des toilettes en plus de la construction très prochaine d’une vingtaine de latrines. Des citernes d’eau ont été transportées dans les sites pour les besoins en eau potable des déplacés.

Le 1er janvier 2019, un groupe d’individus non-identifiés a perpétré une attaque armée contre le domicile du chef de village de Yirgou, localité située dans la région du Centre-Nord. L’attaque a fait, de sources officielles, sept morts dont le chef de village de Yirgou.

Suite à cette attaque, des populations de la localité, soupçonnant des membres de la communauté peule de ladite localité d’avoir été complice de la sinistre action terroriste, entreprirent une opération de vengeance.

Ainsi, en représailles, au moins huit villages peuls ont été attaqués. Le dernier bilan officiel fait état de 49 morts, de nombreux blessés au sein de la communauté peule et d’importants dégâts matériels.

Lundi, le système des Nations unies a réaffirmé son engagement à accompagner le gouvernement burkinabè dans la prise en charge des victimes de ce conflit.

Des organisations de la société civile ont appelé à une marche samedi à Ouagadougou pour protester contre la "stigmatisation" de certaines communautés.
-0- PANA NDT/BEH/SOC 09jan2019